Le Fil de Sylvain Prunenec
A La Belle Scène Saint-Denis, Sylvain [...]
Danse - Entretien /June Events 2021
Le chorégraphe Pierre Pontvianne nous dévoile une création en flux tendu.
« Percut montre un chœur de six corps disposés en demi-cercle, qui vont, pendant toute la durée de la pièce, crier certains mots, en chuchoter d’autres. Du point de vue du mouvement, les corps sont presque immobiles, et dans des gestes nécessaires, il y en a donc très peu. Ce sont des mains sur le cœur, ou qui tirent sur le ventre, des hauts du corps qui se relâchent. Il y a quelque chose de très pur et de très brut dans ce travail, qui va chercher dans quelque chose de très profond. Les interprètes sont très engagés, ils mettent en jeu tout leur corps, et le seul déploiement possible, c’est celui de la voix et du cri. La pièce se situe entre un lâcher prise total, et un tenir bon constant.
Logorrhée poétique
Je pars de l’idée que ce ne sont pas des mots qui sont criés, mais plutôt des mots qui sont logés à l’intérieur des cris. Et avec les chuchotements, on entend ce que l’on veut entendre. Je ne parlerais vraiment pas de texte sur Percut, mais d’un prétexte à crier. Le mot se tient dans sa dimension poétique, ce n’est pas un discours. Cela donne des présences très fortes, et j’ai été étonné de la capacité du danseur à pouvoir utiliser la voix, s’emparer des mots, résister justement à cet endroit de l’immobilité, sans perdre son humanité. La temporalité de la pièce est un peu étrange : c’est une grande logorrhée, un horizon de mots qui se déroule, avec une progression très rapide à la fin. Il y a une tension, puis un retournement, une bascule, avec la sensation que quelque chose s’est passé avant, et que l’on se rapproche petit à petit d’une chose qui va advenir. »
Propos recueillis par Nathalie Yokel
à 16h. dans le cadre de June Events 2021.
www.atelierdeparis.org
A La Belle Scène Saint-Denis, Sylvain [...]