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Ouverture des hostilités – sous-titré Contribution théâtrale à la destruction du système capitaliste, rien que ça ! – est une pièce de théâtre déguisée en conférence, un geste spectaculaire distancié et joyeux, une boîte à outils pour les personnes qui, lasses d’attendre les lendemains qui chantent, veulent dépasser le « Pffff… ça marchera jamais » pour avancer concrètement vers un avenir complexe, bordélique et désirable. Une proposition à haute teneur en optimisme révolutionnaire.
Mettons un ensemble E d’« individu·es uniques, complexes et magnifiques », qui constituent ensemble un « nous », par exemple, le public du Théâtre des Doms. Mettons une conférence théâtralisée qui se révèle être un spectacle (in)formatif, voire une entreprise de mise en mouvement des « individu·es ». Mettons enfin Marie Devroux, qui fait certes partie des « individu·es », mais pas de l’ensemble E, puisqu’elle a mis en scène cette invitation à s’outiller mentalement, et qu’elle attend le public en souriant, assise derrière une table sur le plateau. Elle aussi se joint au « nous ». Si on considère une personne prise dans l’assistance, il se peut que, au bout de 1h26 de spectacle, on puisse en dire : « iel a changé ». Que s’est-il passé ? Il s’est passé que Ouverture des hostilités est fidèle à son programme : fournir des outils mobilisables pour mener à la destruction du capitalisme, ou, pour les personnes qui se trouvent confrontées à ce que les scientifiques appellent « l’effet tan-tan-tan-tan-tan », s’employer à « arrêter la Catastrophe ». C’est drôle. C’est documenté. C’est plein d’énergie, mais aussi de prévenance. Ça donne l’énergie pour aider à construire le « scénario D ter » pour éviter le « scénario D prime ».
Étonner la Catastrophe par notre capacité à faire… « sans se mettre sur la gueule »
C’est une proposition intelligente que cette Ouverture des hostilités. Par son présupposé d’abord : prendre acte du fait que le public a, au minimum, une inclination pour le camp progressiste, puis lui donner l’envie et le pouvoir – dans cet ordre – de se mettre en mouvement. Par le dispositif, aussi, caractérisé par la simplicité du matériel mis en œuvre. Par la démarche, brechtienne, avec une bascule constante entre la conférence informative et l’incarnation d’utopies sympathiques à l’aide d’une distribution toujours plus nombreuse. On s’entraîne à faire, mais on commente aussi l’action entreprise – cela serait du théâtre forum si c’était participatif. Par le ton, enfin, qui fait appel à l’humour, constamment, et de façon non oppressive. L’autodérision confère légèreté à l’ensemble. Néanmoins, si le spectacle professe l’auto-organisation et l’horizontalité, il reste pris au piège de la verticalité de la situation théâtrale, le public invité à l’action restant récepteur passif du discours : Ouverture des hostilités n’arrive pas à résoudre cette quadrature du cercle. Mais il a l’intelligence de s’attaquer aux représentations entravant le passage à l’action concrète, de le faire sur un mode joyeux et décomplexé, avec un réel effort didactique et une invitation à agir aussi concrète que possible au moment de se dire au revoir. Du spectacle, oui, mais empouvoirant, pour que l’optimisme de la volonté prenne le pas sur le pessimisme de la raison.
Mathieu Dochtermann
à 21h45. Relâche les 9, 16 et 23 juillet. Durée : 1h26 précisément. Tél. : 04 90 14 07 99.
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