Programme Contemporain à Garnier avec Sidi Larbi Cherkaoui, Damien Jalet, Mehdi Kerkouche, Tess Voelker
Qu’est-ce que créer aujourd’hui ? Les forces [...]
Danse - Entretien / Josef Nadj
Chorégraphe et plasticien, ancien directeur du CCN d’Orléans aujourd’hui à la tête de L’Atelier 3+1, Josef Nadj revient aux fondamentaux du mouvement et crée, avec huit danseurs originaires d’Afrique Noire, Omma.
Vous revenez avec Omma à un travail purement chorégraphique, pour quelle raison ?
Josef Nadj : À ce moment de mon parcours, je me suis mis à penser en profondeur au fondement de mes recherches et je suis arrivé à ce constat qu’au centre de mes différentes investigations, de toutes mes pièces, se trouve le mouvement. Le mouvement qui part de l’interprète, de l’homme, qui s’appuie sur sa mémoire, sur sa capacité musicale à traduire et à exprimer sa place, sa volonté, sur le plateau et dans le monde. D’où mon envie de nettoyer la scène de tout décor, de tout espace autre que le vide dans lequel le corps peut s’exprimer dans sa plénitude et dans sa force initiale.
Pourquoi avoir choisi de travailler avec huit danseurs africains ?
J.N. : Je cherche à me confronter à des rencontres de différents types. Le spectacle Paso Doble m’a amené à trouver un langage permettant de transposer l’univers du plasticien Miquel Barcelo sur le plateau. Dans Les Corbeaux créé avec Akosh Szelevényi ou Penzum avec Joëlle Léandre, j’ai entamé un dialogue avec des musiciens. Là, j’avais l’envie profonde et instinctive d’aller, avec mon bagage culturel, mon passé et ma sensibilité spécifiques, qui sont ceux d’un homme de l’Europe de l’Est, vers l’Afrique Noire. D’expérimenter, de vivre un échange avec ce territoire. Les huit danseurs d’Omma et moi avons traversé une période de recherche, de travail très intense et très enrichissante. Nous avons découvert que nous vibrions de manière similaire, que nous nous entendions parfaitement bien, que nous nous faisions confiance et avions les mêmes envies d’ouvrir des espaces communs.
Quel est finalement le sujet d’Omma ?
J.N. : Omma est une recherche sur le langage du corps, sur les origines de ce langage et sur une écriture chorégraphique d’aujourd’hui. J’y questionne une fusion possible de cultures, dans un langage commun qui naît dans notre époque. L’idée est de faire jaillir des mouvements élémentaires, dans une sorte de rite contemporain qui dit notre force, notre vie, notre présence actuelle dans ce monde.
Propos recueillis par Delphine Baffour
Tél. 04 42 49 02 00. Durée : 55 mn.
Également le 19 novembre au Trident, Cherbourg, le 1er décembre à la Scène nationale d’Orléans, le 8 décembre au Grand Angle, Voiron, du 20 au 22 décembre à la Comédie de Valence, du 28 au 31 janvier à la MC93, Bobigny, les 9 et 10 février aux Théâtres de la Ville de Luxembourg, le 2 mars au Théâtre des Quatre saisons, Gradignan, le 4 mars à l’Espace Jéliote, Oloron-Sainte-Marie, le 20 mars au Théâtre du Passage, Neuchâtel, Suisse, du 4 au 6 juin au Nuits de Fourvière avec la complicité de la Biennale de la danse de Lyon.
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