Nicolas Skwara nous embarque, avec « Tacoma Garage », dans sa propre épopée rock’n’roll.
Dans Tacoma Garage, Nicolas Skwara raconte sa [...]
Marlene Monteiro Freitas, artiste complice de cette 79e édition ouvrait le Festival d’Avignon dans la Cour d’Honneur. De quoi réveiller rêves et fantasmes les plus fous !
Marlene Monteiro Freitas, artiste capverdienne, plonge dans l’étoffe de ses rêves pour nous livrer ce NÔT (nuit) inspiré, au départ, par les Mille et une nuits. De ce récit à plusieurs voix elle a gardé le conte cruel, elle qui aime à privilégier les histoires qui créent une sensation d’inquiétude et de curiosité. Tout commence par l’entrée d’un interprète en jupette blanche et débardeur noir qui se déhanche merveilleusement, sorte de condensé – peut-être – d’une vision orientaliste ou exotique, visant à sexualiser l’Autre, cette projection occidentale et colonialiste qui a longtemps « collé » au Mille et une nuits, qui certes, contient une bonne dose d’érotisme. Mais NÔT de Marlene Monteiro Freitas, tout en gardant cette idée en sous-texte, évoque surtout les mécanismes de survie. Car au fond, le sujet de cette pièce tout en folie et en rigidités, en chaos maîtrisé, en violences inabouties, c’est la survie de ceux qui arrivent à traverser la nuit. Comme cette Shéhérazade. Et dans cette cage qu’est la scène, cernée de projecteurs qui diffusent parfois une lumière crue, parfois des lueurs de crépuscule, se meuvent bientôt les autres personnages de ce théâtre de la cruauté qui jouxte la dérive onirique.
Au bout de la nuit
Il y a un homme qui parle et que l’on n’entend pas, des femmes (et des hommes !) aux masques de poupée, des musiciens qui frappent tambour… Et des chiffons blancs drôlement sonores, des oreillers à traîner, et des lits à faire ou à défaire. Il y a aussi Mariana Tembe, danseuse sans jambe et superbe chanteuse mozambicaine, et les piliers de sa compagnie, aussi habiles à danser qu’à chanter ou jouer d’instruments divers. Nous retrouvons l’écriture de Freitas : une mécanique apparemment bien rodée ne demandant qu’à s’emballer, les visages des performeurs qui se déforment par l’effet de grimaces, les métamorphoses permanentes des corps qui changent d’aspect ou d’échelle, tout en ne perdant jamais le rythme implacable qui les précipite dans des poses absurdes ou étranges. Cet ensemble hétéroclite, à l’action volontairement intermittente un peu foutraque mais d’une précision à couper le souffle, nous raconte, en filigrane, une histoire de femmes que l’on viole, que l’on épouse, ou que l’on abat. En témoigne cette partition de Noces, d’Igor Stravinsky, qui s’infiltre dans une partition de bruits et de fureur ainsi que les draps souillés, ou les mains sanglantes des protagonistes. C’est à la fois radical, assez passionnant et surtout sans aucune concession du début à la fin. On regrettera juste que, contrairement à d’autres de ses œuvres, NÔT reste un peu décousu, et avec quelques longueurs… Mais la largeur de la Cour d’Honneur ne fait pas de cadeau, et ceci explique peut-être cela.
Agnès Izrine
à 22h relâche le 7 juillet. Tél : 04 90 14 14 14. Durée 1h45.
En tournée :4 et 5 mars 2026 Le Quartz (Brest), 25 au 28 mars Parc de la Villette (Paris), 22 et 23 avril La Comédie (Clermont-Ferrand), 28 et 29 avril MC2 (Grenoble), 6 et 7 mai Maison de la Danse (Lyon).
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