Nobis : le théâtre confiné, mise en scène de Rui Frati

L’Espagnol José Ramón Fernández est de ces auteurs qui ne craignent pas de se frotter directement à l’époque. Aussi dès les débuts de la pandémie qui nous affecte encore, ressent-il le besoin de mettre son écriture au défi du virus qui nous éloigne les uns des autres. Il le fait dans un élan rassembleur, en s’entourant de trois autres auteurs espagnols de profils très différents : la journaliste Ester Catoira, la poète, dramaturge, conférencière et traductrice Pilar González Espaňa et l’actrice, metteure en scène et écrivaine Almuneda Ramos. Le fruit de ce travail collectif, Nobis : le théâtre confiné, donne à voir et à entendre une société où individualisme et solidarité se côtoient de près.

Fenêtre sur cour d’immeuble

C’est au moment où la vie reprend son cours, où les théâtres retrouvent peu à peu leur activité, que le directeur du Théâtre de l’Opprimé Rui Frati accepte la proposition de José Ramón Fernández : il traduira, adaptera et montera la pièce écrite à huit mains pendant le confinement. Car en explorant cette période, Nobis : le théâtre confiné creuse en profondeur l’époque. D’une cour d’immeuble à l’entrée d’une maison de retraite, en passant par un dépôt de donations caritatives ou encore un plateau télé, les personnages qui s’y succèdent sont tous un peu curieux. Tous souffrent d’une solitude qui n’est pas une fatalité : la lumière guette, elle attend son tour pour sortir.

Anaïs Heluin