Musique à la ferme

Que diriez-vous d’oublier un peu les ors de nos grandes salles de concert pour aller écouter du Schubert, du Dowland ou une pièce de musique contemporaine dans une chèvrerie ou un domaine viticole ? C’est l’idée que développe depuis onze éditions dans son festival le pianiste Jérémie Honnoré qui après avoir grandi en Provence, dans une ferme, en contact permanent avec la nature, puis avoir mené ses études musicales à Paris, a voulu revenir sur les lieux de son enfance, dans la Chèvrerie Honnoré de ses parents pour vivre et partager la musique autrement. La cheffe Sofi Jeannin et le pianiste Bruno Rigutto sont les parrains, tombés sous le charme, de la nouvelle édition de cette manifestation comparable à aucune autre. « Il y a un festival en France qui a trouvé le chemin le plus poétique, le plus sensible, pour atteindre le cœur du public, le coeur des artistes » résume Rigutto. La programmation de Musique à la ferme se plait à jouer la carte de la diversité maximum et à traverser tous les répertoires. A l’affiche parmi beaucoup d’autres propositions : un récital violon-pianos historiques (Pleyel 1830 et Erard) en compagnie de Girolamo Bottiglieri (violon) Rémy Cardinale (piano), le duo les inAttendus pour un voyage musical à la cour élisabéthaine, six jeunes talents de la prestigieuse Académie Philippe Jaroussky, une représentation de « Nous n’irons pas à l’opéra » de Julien Joubert, ouvrage lyrique destiné au public familial, l’ Ensemble Sacqueboutae dans des répertories de la Renaissance, le très voyageur Trio Surel-Segal-Gubitsch ou bien sûr, l’hôte des lieux, le pianiste Jérémie Honnoré.
Jean Lukas