Modeste proposition en faveur d’un cannibalisme raisonné

Peut-on manger des enfants pour tenter d’éradiquer la misère ? La question, provocatrice, est ici traitée de façon quasi scientifique par un conférencier illuminé qui, s’appuyant sur les chiffres et les statistiques brandis par les chantres du rigorisme budgétaire, pousse la logique ultralibérale jusqu’à ses conséquences les plus extrêmes. Ainsi, au nom d’un « humanisme passionné », Pit Goedert et Charlie O. tentent de nous convaincre que l’anthropophagie peut être envisagée comme « une pratique sociale et généreuse », comme une solution « écologique et durable » au problème de la pauvreté. Sous la direction du metteur en scène Yves Fravega, le comédien et son complice musicien se débarrassent ainsi de tout préjugé moral. Ils s’engagent pour la promesse de bonheur auquel conduirait, selon eux, un « cannibalisme raisonné ».

Manuel Piolat Soleymat