Soirée « Contrastes » au Palais Garnier entre danse post-moderne américaine, néoclassique et jeune garde contemporaine
Le Ballet de l’Opéra national de Paris [...]
François Chaignaud, chorégraphe, danseur et chanteur polymorphe, et Aymeric Hainaux, beatboxer de haut vol et musicien, se livrent à un duo corps accord.
Sur un praticable minuscule, au centre d’un cercle de spectateurs, deux artistes s’affrontent, s’accordent, s’enlacent : François Chaignaud, danseur et chanteur polymorphe, et Aymeric Hainaux, beatboxer et performeur sonore. Mirlitons est leur terrain de jeu, de lutte et de fusion. Tout commence par un corps gisant, soulevé avec une tendresse grave, comme dans une scène antique. Puis, dans un souffle partagé, les deux hommes s’animent, s’électrisent, se répondent. Le rythme traverse les corps, la peau devient percussion, le souffle devient danse. Hainaux propulse ses pulsations vocales dans tout son corps, créant une onde vibrante que Chaignaud capte, module, amplifie. Talons, pointes, bâton à clochettes : chaque accessoire devient extension du corps, arme rituelle ou outil de jeu. La scène se transforme en chambre d’écho, en arène, en sanctuaire.
Pulsation totale
Les genres s’effacent, les époques se télescopent, les figures surgissent et disparaissent dans une transe ludique et organique. Car Mirlitons, c’est aussi une partition physique aux règles mouvantes, au rythme impair, où souffle, gestes et frappes composent une musique incarnée, faite de ruptures et de syncopes. À la croisée des traditions et des inventions, la pièce se déploie comme son titre — pluriel, facétieux, insaisissable — évoquant tour à tour l’instrument, le couvre-chef, la friandise ou la monnaie. Mirlitons est une pièce de métamorphoses, de surgissements et d’abandons. Elle joue des codes, des parades, des affects, avec une liberté folle. Dans les accalmies, le chant s’élève comme une caresse. Dans les unissons, la jubilation explose. Et quand tout s’achève, dans l’épuisement partagé, reste une tendresse vibrante, celle d’un duo qui aura traversé les intensités du corps et du son pour mieux nous entraîner dans les replis de la conscience.
Agnès Izrine
du mercredi au à 19h30, samedi à 17h, dimanche 16 à 15h.
Tél. : 01 53 65 30 00. Durée : 1h. Spectacle vu le 16 octobre 2023.
Le Ballet de l’Opéra national de Paris [...]
Pour sa deuxième soirée consacrée aux [...]
La Fondation EDF éclaire la danse et l’art [...]