La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Théâtre - Critique

Métamorphose

Métamorphose - Critique sortie Théâtre Aubervilliers Théâtre de la Commune
Crédit Photo : Franck Beloncle Légende : Métamorphose, d’après la nouvelle de Franz Kafka.

Théâtre de la Commune / d’après Franz Kafka / mes Sylvain Maurice

Publié le 25 janvier 2013 - N° 206

Le metteur en scène Sylvain Maurice s’inspire « très librement » de La Métamorphose de Franz Kafka pour créer un spectacle mêlant jeu et projections vidéo. Une proposition qui peine à trouver les voies de « l’inquiétante étrangeté » qu’elle cherche à faire naître.  

Un dispositif scénique qui tourne (le décor est d’Eric Soyer), qui s’ouvre et se referme, délimite différents espaces de jeu, qui s’offre comme surface de projection à des vidéos captées en direct (signées Renaud Rubiano). Une atmosphère sépulcrale (les lumières sont de Yann Loric, la création sonore est de François Leymarie) qui alterne scènes jouées, perspectives visuelles et climats sonores. Cette atmosphère vise, selon les termes du metteur en scène Sylvain Maurice, à « jouer avec les codes de la représentation », à envisager « la porosité entre le réel et l’imaginaire », à immerger les spectateurs dans une « inquiétante étrangeté ». A travers cette création d’à peine plus d’une heure, le nouveau directeur du Centre dramatique national des Yvelines souhaite nous faire entrer dans un rêve. Un rêve en clair-obscur qui ne se concentre pas sur la métamorphose physique de Gregor Samsa (Philippe Rodriguez-Jorda), mais sur les conséquences que cette transformation entraîne sur l’entourage (Nadine Berland, Marc Berman, Emilie Bobillot, Arnault Lecarpentier) du personnage principal de la nouvelle de Franz Kafka.

Entre clair et obscur, l’ombre d’une métamorphose

De ce classique de la littérature du XXème siècle, le spectacle de Sylvain Maurice investit les troubles, les ombres, les éléments narratifs essentiels, mais ne parvient jamais complètement à nous faire basculer dans sa bizarrerie et sa cruauté, dans sa dangerosité perturbante. Car les panoramas sonores, visuels et vidéographiques de cette proposition ne suffisent pas à captiver. L’univers onirique dont nous parlions plus haut peine en effet à s’affirmer : une impression de manque et de flottement plane sur le plateau. Le « théâtre profondément décalé, étrange et drôle à la fois » que le metteur en scène appelle de ses vœux dans sa note d’intention laisse ainsi le champ à une représentation sans grand saisissement. Joliment elliptique, gentiment mystérieuse, cette Métamorphose confine à l’exercice de style. Et finit par nous laisser sur notre faim.

Manuel Piolat Soleymat

A propos de l'événement

Métamorphose
du vendredi 8 février 2013 au samedi 23 février 2013
Théâtre de la Commune
2 rue Edouard-Poisson, 93300 Aubervilliers

Du 8 au 23 février 2013. Les mardis et jeudis à 19h30, les mercredis et vendredis à 20h30, les samedis à 18h, les dimanches à 16h. Tél. : 01 48 33 16 16. www.theatredelacommune.com. Durée de la représentation : 1h05. Spectacle vu en janvier 2013, lors de sa création au Théâtre national de Strasbourg. Egalement au Théâtre Firmin Gémier – La Piscine à Châtenay-Malabry le 26 février 2013, au Théâtre André-Malraux de Chevilly-Larue le 22 mars, au CDN de Sartrouville du 26 au 30 mars, au Théâtre Jean-Arp de Clamart le 5 avril.
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