MegaOctet, « Just a Beginning Live» : nouvel album du groupe d’Andy Emler

C’est à la fois un sujet d’étonnement et une grande joie musicale : le MegaOctet d’Andy Emler répare un oubli en signant son premier enregistrement en public. Pour ce combo créé en 1989, peut-être le groupe européen le plus énergique et constant dans sa démarche, et l’un des plus récompensés, qui a passé son existence à sillonner les scènes de France et de Navarre et à façonner une consistante discographie (huit albums à ce jour), il est curieux de réaliser qu’il n’avait jamais enregistré d’album « live ». C’est chose faite aujourd’hui.  Pour ces « débuts », Andy Emler choisit la musique toute neuve de « Just a beginning », le programme de l’anniversaire des 30 ans du MegaOctet, célébré sur scène il y a tout juste deux ans. Une œuvre totalement originale, qui ouvre de nouvelles directions de travail, mais qui est dans le même temps « rétrospective ». Selon Andy Emler, ce nouveau répertoire « tire ses motifs mélodiques, ses lignes de basse et ses harmonisations de choses qui ont existé dans le MegaOctet, tout le vocabulaire étant issu uniquement du répertoire existant ». Il ajoute cependant : « j’ai eu envie de tourner une page, d’emmener les musiciens dans une nouvelle expérience. Il faut qu’on progresse, qu’on avance dans la musique. C’est pour ça que ce n’est qu’un début. Just a beginning… ».

Ce n’est qu’un début

C’est un peu le dixième homme du Mega Octet, son fidèle ingénieur du son Vincent Mahey, qui connait ces musiciens sur le bout des oreilles, qui est à l’initiative de cette nouveauté discographique, sur le nouveau label qu’il vient de créer : PeeWee!.  « Un concert du MegaOctet est une expérience sensorielle particulière. Ce qui nous emporte, nous fascine provient d’une énergie collective unique ; c’est un ensemble de forces individuelles savamment combinées pour la fabrication d’une transe, d’une fusion immédiatement reconnaissable » confie le jeune producteur.  C’est cet instant de grâce particulier, celui du concert de ce groupe bien huilé mais qui aime plus que tout basculer à l’unisson dans la démesure et le groove, qu’il fait surgir dans cet album. Une consolation irremplaçable pour ceux qui n’iront jamais l’écouter en concert, un implacable philtre d’amour pour tous les autres…

Jean-Luc Caradec