« Anitya – L’Impermanence » d’Inbal Ben Haim
Dans son solo Anitya – L’Impermance, Inbal [...]
Inspirée par L’Inassouvissement, roman visionnaire de Stanisław Ignacy Witkiewicz, Magdalena Malina interprète le monologue d’une femme belle, prédatrice et avide de tendresse, pétrie de paradoxes. Comme un miroir de notre condition.
Le monologue imaginé et porté par Magdalena Malina s’inspire librement de la première partie de L’Inassouvissement, roman signé par Stanisław Ignacy Witkiewicz (1885-1939), figure de l’avant-garde polonaise, écrivain, mais aussi philosophe, peintre et photographe qui, lorsque les nazis envahissent son pays, se suicide à l’orée d’un bois de Polésie. Sorte de roman d’apprentissage plongeant au cœur de « la monstruosité métaphysique de l’existence », le livre visionnaire dissèque la déliquescence de l’époque, en une oraison funèbre glaçante. L’auteur y anticipe la moutonisation définitive d’un monde déshumanisé qui s’accélère incessamment. La « femme libre d’esprit » qui donne son titre à la pièce, c’est la Princesse Irina Wsiewolodowna, protagoniste du roman, construction fantasmée d’une femme libre, nymphomane, plongée dans un tourbillon de contradictions. « C’est une femme belle, désirable, désirée et impitoyable. Sa passion lui fait un masque, sa cruauté n’est que l’ultime tentative de se sauver du vide ».
Un personnage fascinant face au vertige du manque
Comme le remarque le metteur en scène Maksym Teteruk, elle parle « depuis un monde sans tendresse, où la haine apparaît comme l’unique moyen d’éprouver sa proximité avec l’autre ». Magdalena Malina l’interprète au sein d’un écrin scénographique composé par les lumières de Bilal Dufrou et des projections vidéo où émerge l’image de la protagoniste, observant l’actrice sur scène qui cherche à raconter son histoire. L’interaction avec l’image noue un dialogue subtil entre l’actrice et le personnage, là où agit la création artistique face à la triste folie qui saisit le monde et les êtres. On découvre une femme pétrie de paradoxes, vouée à fuir la peur du néant à travers une quête désespérée. Entre confession, illusion et dédoublement, l’ardent monologue porté Magdalena Malina se fait miroir d’un monde habité par le vide.
Agnès Santi
Les 27, 28, 30, 31 octobre et 1, 2 novembre 2025 à 21h. Tél : 01 48 05 52 44. Durée : 1h10.
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