Boire les longs oublis
La nouvelle pièce d’Alban Richard, conçue [...]
Thierry Malandain a voulu son ballet aussi magnifique que magique : mais Tchaïkovski lui offre l’occasion d’essayer l’humour et le deuxième degré.
Casse Noisette, La Belle au Bois Dormant, et Le Lac de Cygnes : voilà ce qu’évoquent ces Suites de Tchaïkovski pour orchestre symphonique, à savoir les plus grands tubes de la danse classique, associés à une musique dont on s’amuse volontiers à fredonner les airs. Thierry Malandain se glisse dans un exercice de style qui aurait pu être bancal avec une dose d’humour qui fait tout l’intérêt du spectacle. Le chorégraphe s’appuie, comme à son habitude, sur des danses virtuoses et des corps taillés pour les faire exploser. Mais il introduit une certaine dérision : la barre et les miroirs sont gentiment détournés de leurs usages, les diagonales classiques revisitées avec une bonne dose de cassures, et quelques clins d’œil et parodies viennent bousculer l’ensemble. Il aura fallu aussi aux danseurs de ne pas se prendre au sérieux pour exister face à un Tchaïkovski pompeux.
N. Yokel