Lydia Steier met en scène Salomé de Richard Strauss

Premier opéra majeur de Richard Strauss, avec lequel il assied une réputation qui ne se démentira plus, Salomé déploie pour l’adaptation de la pièce décadente d’Oscar Wilde – elle-même inspirée par Hérodias de Flaubert – des sortilèges orchestraux qui trouvent en la Danse des sept voiles un célèbre climax, à l’issue de laquelle Hérode sera contraint de donner à la jeune fille la tête du prophète Jochanaan en récompense pour la satisfaction de sa concupiscence. Créée en 1905, l’œuvre est entrée au répertoire du Palais Garnier en 1986, dans une mise en scène de Jorge Lavelli. André Engel la fait venir à l’Opéra Bastille dans un spectacle de 1994 qui reviendra en 2011 avec Angela Denoke, tandis qu’en 2003, Lev Dodine avait imaginé pour Karita Mattila un écrin riche en symboles.

Passage de témoin

Après onze ans d’absence, l’opus straussien revient à l’affiche dans une nouvelle production confiée à Lydia Steier. Remarquée plusieurs fois à Bâle, ainsi que pour une Flûte enchantée à Salzbourg, la metteure en scène américaine fera ses débuts à l’Opéra de Paris, avec les décors et vidéos signés par Momme Hinrichs, l’un des cofondateurs du duo fettFilm. La fosse sera placée sous la baguette d’une autre femme, Simone Young, une des premières à avoir acquis une reconnaissance internationale dans la direction d’orchestre. Dans le rôle-titre de la princesse judéenne, Elza van den Heever prendra le relai de Karita Mattila, laquelle incarnera la scandaleuse Hérodias.

Gilles Charlassier