La Terrasse

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Classique / Opéra - Gros Plan

L’Or du Rhin

L’Or du Rhin - Critique sortie Classique / Opéra
Photo : Philippe Jordan

Publié le 10 février 2010

L’Opéra Bastille inaugure sa production de la Tétralogie wagnérienne mise en scène par Günter Krämer et dirigée par Philippe Jordan.

C’est la production lyrique la plus attendue de la saison. Avec L’Or du Rhin commence le cycle du Ring de Wagner, programmé à l’Opéra Bastille sur plusieurs années. Cela faisait plus de cinquante ans que cette institution n’avait pas donné la fameuse Tétralogie wagnérienne. Nicolas Joël, le nouveau directeur de l’Opéra de Paris, met un point d’honneur à présenter des ouvrages rarement donnés dans ses murs, comme en témoignent cette saison La Ville morte de Korngold ou Andrea Chénier de Giordano, deux « premières ». On est aussi très impatient de voir ce Ring car ce sera le premier ouvrage lyrique dirigé à l’Opéra de Paris par Philippe Jordan, depuis sa nomination au poste de directeur musical. Rappelons que depuis le départ de James Conlon en 2004, l’Orchestre n’avait connu que des chefs invités, parmi lesquels figurait d’ailleurs régulièrement un certain Armin Jordan, père de Philippe et décédé en 2006. Mais tout sépare le père du fils. Le premier, passionné de musique française, dirigeait de manière ronde et généreuse, tandis que le second, spécialiste du répertoire germanique, privilégie une gestique acérée. On remarque d’ailleurs une différence assez similaire entre les chefs Neeme et Paavo Järvi… Philippe Jordan connaît bien le Ring pour l’avoir récemment dirigé à l’Opéra de Zürich dans la mise en scène éthérée de Robert Wilson (présentée il y a quelques années au Théâtre du Châtelet). A Bastille, la mise en scène est signée Günter Krämer, un habitué des théâtres lyriques allemands. Depuis l’arrivée de Nicolas Joël, on avoue avoir été attristé par ses choix souvent conservateurs en matière de mise en scène – le comble ayant été atteint avec l’Andrea Chénier académique et laid de Giancarlo del Monaco. Espérons que Günter Krämer ne tombe pas dans l’écueil du folklorisme germanico-mystique. Quant à la distribution, elle s’annonce solide, avec notamment Falk Struckmann, Egils Silins, Kim Begley, Peter Sidholm et Sophie Koch. L’esprit de Bayreuth n’est plus si loin.
 
Antoine Pecqueur


Les 4, 10, 13, 16, 19, 22, 25 mars à 19h30 et le 28 mars à 14h30. Tél. 08 92 89 90 90. Places : 5 à 180 €.

A propos de l'événement


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