Festival Jean de La Fontaine
Pour sa 24e édition, le festival poursuit son [...]
Compositeur ornithologue, animé d’une foi profonde, Olivier Messiaen (1908-1992) a composé une œuvre parmi les plus exubérantes et sensualistes du 20e siècle.
C’est dans la nature qu’Olivier Messiaen a le plus constamment trouvé son inspiration. Il regarde d’abord vers les arbres, vers leurs branches déployées avant d’écrire Le Réveil des oiseaux, Oiseaux exotiques, Le Merle noir ou bien sûr le Catalogue d’oiseaux. Si bien qu’aux jeunes pianistes soucieux d’aborder son œuvre, le compositeur recommandera de se rendre à l’aube dans les forêts d’Île-de-France. Toute l’œuvre est imprégnée de ces chants notés au gré des voyages – du Dauphiné de son enfance aux lointaines contrées d’Asie – qui viennent se superposer au programme qui sous-tend la plupart des compositions d’Olivier Messiaen, tiré le plus souvent des Écritures (de sa propre lecture des textes bibliques plutôt que de la liturgie canonique). L’une des plus belles œuvres explicitement « religieuse » de Messiaen est sans doute Et expecto resurrectionem mortuorum pour bois, cuivres et percussions, créée en 1965 en la Cathédrale de Chartres, et que Claude Kesmaecker reprend avec l’Orchestre de la Musique de l’Air le 4 juin à la Cathédrale Saint-Louis des Invalides. On y trouve, au même titre que dans le célèbre Quatuor pour la fin du temps (donné le 29 mai aux Invalides par les musiciens de l’Orchestre philharmonique de Radio France) l’obsession de ces couleurs que le compositeur entendait dans la musique.
Amour profane, amour divin
Toujours très rythmique, la musique d’Olivier Messiaen est d’une sensualité où se mêlent l’amour profane et l’amour divin. On entend le premier dans les Poèmes pour Mi dont la mezzo Magdalena Kozená et la pianiste Mitsuko Uchida interprètent le livre II le 29 mai au Théâtre des Champs-Elysées. Dans la même salle, Esa-Pekka Salonen dirige le 27 mai la Turangalîla-Symphonie, vaste composition en dix mouvements pour un orchestre démesuré, « tout à la fois chant d’amour, hymne à la joie, temps, mouvement, rythme, vie et mort » ainsi que le notait le compositeur. Le chef finlandais retrouve le Philharmonia Orchestra, avec qui il avait enregistré l’œuvre il y a trente ans, ainsi que le pianiste Pierre-Laurent Aimard et Valérie Hartmann-Claverie aux ondes Martenot. Le dernier mouvement de l’œuvre porte en exergue « avec une grande joie » !
Jean-Guillaume Lebrun
Mercredi 27 mai, vendredi 29 mai à 20h. Tél. : 01 49 52 50 50.
Hôtel des Invalides. 129 rue de Grenelle, 75007 Paris. Vendredi 29 mai, jeudi 4 juin à 20h. Tél. : 01 44 42 32 72.
Pour sa 24e édition, le festival poursuit son [...]