Lignes de la main jusqu’au coude !
Le nouveau spectacle du cirque Romanès [...]
Gilbert Désveaux crée le chef-d’oeuvre d’Oscar Wilde dans une nouvelle traduction de Jean-Marie Besset.
C’est dans l’Angleterre victorienne et puritaine de 1895, société finissante, qu’Oscar Wilde écrit cette brillante comédie aux dialogues étincelants et exquis. Il y fustige avec audace l’austérité et les conventions sociales. Il y célèbre les insolents désirs de la jeunesse, forcément subversifs et peu compatibles avec le carcan conjugal. Le langage déploie ici toute sa force dramatique. Jean-Marie Besset souligne que la pièce tire sa profondeur “ d’une variation sur le double et l’idée platonicienne que l’être est en perpétuelle recherche de sa moitié perdue.” La comédie triomphe, alors que la vie de l’écrivain est sur le point de basculer dans la tragédie.
Audace critique
C’est en effet en 1895 qu’il perd trois procès retentissants, et se retrouve condamné à deux ans de travaux forcés pour outrage aux moeurs et sodomie. Admiré, renommé… puis plongé dans l’opprobre, le dénuement et la prison. La société lui a fait payer très cher son homosexualité. Le metteur en scène Gilbert Désveaux estime que le dramaturge Oscar Wilde mériterait d’être redécouvert en France, et veut faire entendre pleinement sa dimension comique comme son audace critique. “ Il faut mettre en scène cette chair, ces corps qui s’appellent, ce que le sexe a de scandaleux quand le désir vient bousculer l’ordre du monde. Ça doit être brillant, désopilant, et en même temps contenir une noirceur et une rage qui ne sont pas inoffensives. Il faut un rire qui soit intelligent et critique. » Un humour dévastateur et lucide comme le manient les grands auteurs et les grands metteurs en scène…
Agnès Santi
Le nouveau spectacle du cirque Romanès [...]