Invisibles provisoires
Avec le besoin d’apprivoiser la peur, Ana [...]
Trois déesses loufoques interprètent les leçons de savoir-vivre drolatiques et cinglantes de Jean-Luc Lagarce, qui dissèque les rapports humains en auscultant les bienséances qui les fixent.
Du berceau au cercueil, tout est cérémonie. La société est en paix grâce au respect de ces grandeurs établies, masque indispensable de l’estime autant que du mépris. Adaptant l’indispensable viatique rédigé par la Baronne Staffe au 19ème siècle, Jean-Luc Lagarce en propose une version cynique et drôle. L’humour est noir, le verbe est allègre et, comme toujours chez Lagarce, économe et efficace. « Entre pédagogie véhémente et chansons décalées », Juliette Delaloy-Stocker, Morgane Touzalin et Pauline Phélix se font « successivement complices, graves, jalouses ou fantaisistes », et conduisent le spectateur des joies de la naissance aux formalités des obsèques. Travaillant le texte comme « une partition géante », Romain Arnaud-Kneisky la parsème de musiques et de clins d’œil mélodiques, audacieux et joyeux.
Catherine Robert
à 16h. Relâche les 11, 18 et 25 juillet. Tél. : 04 90 82 24 35.
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