Le festival Zoom #10 du Théâtre Ouvert, au plus près du geste d’écriture théâtrale.
Avec la 10ème édition de son festival [...]
Emmanuel Besnault met en scène une version audacieuse et follement énergique de l’une des pièces les plus emblématiques de Molière. La jeune troupe nous transporte avec fougue dans cette comédie intemporelle et offre au spectateur un objet théâtral immersif dans lequel les personnages se déploient dans toute leur puissance comique.
Il n’est pas toujours chose aisée d’insuffler un souffle nouveau à une pièce aussi célèbre que Les Fourberies de Scapin. Emmanuel Besnault y parvient pourtant avec brio, accompagné de quatre comédiens et musiciens – Matthieu Brugot, Valentin Fruitier, Juliette Castro et Jason Marcelin-Gabriel – qui rejouent la fameuse farce avec une intense énergie. L’histoire est connue : en l’absence de son père, Octave s’est épris d’une jeune fille de naissance inconnue, Hyacinthe, et l’a épousée. De son côté, Léandre est tombé amoureux d’une Égyptienne de passage dans sa troupe, Zerbinette. L’un et l’autre se trouveront en fâcheuse position et devront requérir les services de Scapin, habile artisan de la ruse, pour sauver leur amour et extorquer de l’argent aux deux géniteurs. Subterfuge et stratagème s’ensuivent jusqu’à ce que le valet malicieux arrive à ses fins. Le ton est donné dès les premières notes du spectacle : les codes de la Commedia dell’arte sont exacerbés et portés par une musique omniprésente. Surtout, les comédiens incarnent pleinement leur personnage et leurs stéréotypes, soulignant toujours plus les excès des uns et des autres, dans une caricature délicieuse.
Un excès jubilatoire
La force de la pièce d’Emmanuel Besnault réside justement dans l’excès assumé des cinq personnages et de l’univers de Molière. L’intention est claire : pas de demi-mesure. Les protagonistes gesticulent, crient, se tordent, se métamorphosent et donnent à voir un ensemble jubilatoire dans lequel le spectateur, hilare, est totalement immergé. Il faut souligner l’audace de la mise en scène qui, avec des accessoires très simples, rivalise d’originalité. Particulièrement, l’utilisation d’un immense drap englobant le public lors de la fameuse scène des « coups de bâton » atteint des sommets d’ingéniosité. Soulignons également la pertinence du choix du metteur en scène d’attribuer les rôles des pères et fils aux mêmes comédiens, Matthieu Brugot et Valentin Fruitier, qui se transforment à l’aide de ce même drap : « Les fils reprennent les rôles de leur père pour tenter de comprendre leurs réactions et ne plus les condamner a priori, obligés d’incarner et de défendre la figure qu’ils redoutent le plus ». Finalement, la jeune troupe va jusqu’au bout de son intention et restitue toute la force de la comédie italienne. Une réussite !
Hanna Abitbol
du mardi au samedi à 20h, dimanche à 17h. Tél : 01 45 44 57 34. Durée : 1h15.
Également à Avignon Off, Théâtre du Petit Louvre, du 5 au 26 juillet, relâche le mercredi.
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