La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Théâtre - Critique

Les douze pianos d’Hercule

Les douze pianos d’Hercule - Critique sortie Théâtre
Légende : Un pianiste clown… et un piano récalcitrant qui a grand besoin de réparations.

Publié le 10 mars 2010

Un spectacle revigorant et divertissant par Jean-Paul Farré, adepte de frasques musicales et théâtrales en solitaire.

Surtout si votre enfant apprend à jouer du piano et que vous aimeriez bien qu’il continue, emmenez-le voir ce spectacle revigorant et divertissant, écrit et interprété par Jean-Paul Farré, amoureux de la musique, de l’art du clown et du détournement poétique. Célèbre pour ses frasques musicales atypiques en solitaire, dont il a signé plus de dix versions – de Vingt ans de pianos forcés à Retour à la case piano, il poursuit son échappée avec cette pièce créée à Avignon en 2008. En queue de pie, longs cheveux blancs parfois dressés sur la tête comme Tournesol, il salue… les tabourets empilés avant d’entamer son récital pédagogique et déjanté, truffé d’obstacles. Pour l’accompagner au fil d’un concert burlesque, désopilant et cocasse, un piano à queue qui a grand besoin de travaux, comme le prouvent ses quatre pieds plantés dans des seaux. Il sonne comme une casserole, et abrite en son sein une multitude d’ustensiles, poêles, marteaux, bottes et casque de chantier… 

Lâcher de balles de ping-pong

Ce piano a connu trois glorieuses révolutions, de 1850 à 1950. Tout commence par l’unique sonate d’un compositeur génial éminemment méconnu, Frédéric Pincho, et notre pianiste musicologue analyse son opus un et dernier, Dernier Noël en famille… d’accueil, au fil du réveil de l’artiste, de son petit-déjeuner, de l’appel de sa mère “A table !“, du passage des assiettes, etc. Un exercice enlevé et pétillant qui ravit les plus jeunes, surtout lorsque à la seconde écoute il décrypte l’ouvrage comme des chefs. Puis au vingtième siècle, seconde révolution : la traversée du clavier d’Est en Ouest par la musique chinoise transforme l’écriture, et enfin la naissance de Giboulée II, en deux temps trois mouvements, clin d’œil à la musique contemporaine, change encore de style. Le lâcher sonore de balles de ping-pong dans le piano est un moment très réussi. C’est la relation entre le pianiste-comédien-clown et le piano qui définit la force comique et poétique du spectacle plus que les jeux de mots très attendus et peu originaux. Un spectacle familial, joyeux et bien rythmé !
 
Agnès Santi


Les douze Pianos d’Hercule de et avec Jean-Paul Farré, mise en scène Jean-Claude Cotillard, à partir du 19 janvier du mardi au samedi à 19h30, dimanche à 15h, au Théâtre Petit Hébertot, 78bis Bd des Batignolles, 75017 Paris. Tél : 01 55 63 96 06. Durée : 1H15.

A propos de l'événement


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