Le vaisseau voyageur

Il suffit de regarder une carte pour comprendre que la musique des Comores est archipélique, au sens défini par le philosophe Edouard Glissant. À savoir un art créolisé qui renvoie au peuplement de ces îles nichées entre le canal du Mozambique et l’océan Indien. C’est de cela dont parle Le Vaisseau voyageur, premier volet d’un triptyque intitulé Origines, où Ahamada Smis part en quête de son identité en interrogeant la tradition orale. Ce slameur slalome ainsi entre un chœur d’hommes et un groupe de femmes, pour déclamer les nyandous, joutes verbales datant du Moyen-Âge visant à révéler le meilleur des orateurs parmi les guerriers. Tout un symbole pour celui qui entend pacifier les âmes.

J. Denis