Les Bacchantes
Bernard Sobel recourt à cette pièce [...]
Rémy Barché revient à l’œuvre du dramaturge britannique Martin Crimp avec Le Traitement. Un drame intime new-yorkais qui met à jour le déclin des rapports humains.
« Écrite en 1991 lors d’une résidence d’auteur à New York, Le Traitement marque un tournant chez Martin Crimp. Il y développe avec force les thèmes qui structurent l’ensemble de son œuvre ultérieure : la folie du système capitaliste, la domination masculine et la dégradation des relations humaines. Après avoir mis en scène La Campagne et La Ville de cet auteur, j’ai eu envie de me confronter à cette pièce où Crimp commence à s’éloigner de la violence du théâtre « In-Yer-Face » pour adopter un traitement plus subtil de la crise qui traverse chacun de ses textes. Très cinématographique, Le Traitement est aussi pour moi l’occasion de travailler pour la première fois avec la vidéo. Je veux plonger le spectateur dans un univers imprégné des codes du cinéma américain, et donner à voir le New York fantasmé par l’auteur britannique. Celui qui sert de cadre à l’enfermement du personnage principal : Anne, jeune femme solitaire qui entre dans le milieu du cinéma. Et qui s’y perd.
Deux femmes dans la ville
Anne ressemble à toutes les héroïnes de Crimp. Elle est à la recherche de l’amour mais effrayée par cette perspective. En quête de réel mais absorbée par un virtuel dévorant. En commençant à penser au projet, j’ai été frappé par la proximité entre cette protagoniste et celle de Messager de l’amour, un monologue inédit de l’auteur. Non seulement elles vivent toutes les deux des relations de couple destructrices, mais elles sont séquestrées par leur partenaire. Condamnées à un isolement qui répond à leur idéal de pureté des sentiments. J’ai donc décidé d’introduire le spectacle par ce récit féminin d’un amour brutal. Ce qui permet aussi de donner à entendre l’évolution de la langue de Crimp et de s’immerger davantage dans son monde d’obsessions et d’inquiétudes. Parmi lesquelles les violences faites aux femmes, motif qui résonne aujourd’hui de manière particulièrement forte. »
Anaïs Heluin
À 20h30, sauf le 11 février à 15h. Relâche les 12 et 18 février. Tel : 01 42 74 22 77. www.theatredelaville-paris.com
Bernard Sobel recourt à cette pièce [...]