NOGA & PATRICK BEBEY, CHANSON PUZZLE
Une chanson jazzy et un rien world à [...]
Jazz / Musiques - Entretien EZ3KIEL
Depuis dix ans, ce groupe tourangeau venu du rock frappe par sa capacité d’invention et son goût pour les métamorphoses. Dans son tout nouveau projet intitulé « Naphtaline Orchestra » (CD et DVD chez L’Autre Distribution), il revisite sa propre musique dans de chatoyants habits symphoniques, délivrant une musique délicatement inclassable et charmeuse, portée par d’hypnotiques créations visuelles.
En quoi l’orchestre symphonique vous a-t-il paru le « bon format » pour véhiculer la musique du groupe ?
Stéphane Babiaud : L’orchestre permet de répondre à des critères de diversité des timbres, des couleurs et des dynamiques. Pour jouer « Naphtaline », il faut entre autre, des bois, des cordes, un piano et des tas de percussions, l’album « Battlefield » nécessite quant à lui des cuivres, de grosses guitares, une batterie… L’addition de tous ces éléments oriente forcément vers un ensemble de taille conséquente, d’où l’orchestre symphonique. Il nous paraissait important de restituer la couleur originale de chaque morceau, mais aussi de leur donner d’autres formes, de trouver d’autres arrangements pertinents pour les enrichir et créer des surprises, nous ne voulions pas nous contenter de les refaire à l’identique. Le groupe Ez3kiel a toujours été attiré par la musique classique, que ce soit par l’utilisation de samples sur les albums ou à travers la collaboration avec DAAU sur l’album « Barbary » ou la tournée « Versus ». C’était un point de départ qui nous a donné envie de creuser et d’expérimenter cette voie pour le live. J’ai personnellement fait des études de percussion classique et j’ai aussi joué dans des orchestres quand j’étais étudiant au conservatoire et à la fac de musicologie.
Au 104, c’est une version de Naphtaline “concentrée“ et “resserrée“ pour une quinzaine de musiciens, que vous jouerez, avec une riche palette instrumentales (thérémine, piano, cuivre, quatuor à cordes, vibraphone, etc.)…
S. B. : En fait nous avons décidé d’appeler notre prochaine tournée « Ez3kiel Extended » puisque la musique ne se résume pas à une version concentrée du Naphtaline Orchestra à 13 mais à une relecture du répertoire d’Ez3kiel en général. Nous avons fait évoluer le projet comme un groupe de musique de chambre de Rock ! Nous sommes partis des morceaux originaux de plusieurs albums que nous voulions jouer, les avons restructuré et avons inventé de nouvelles parties pour leur redonner une forme inédite, nourrie de 13 nouveaux points de vue !
La dimension visuelle d’Ez3kiel est bien connue, et d’autre part la musique de « Naphtaline » a souvent des accents cinématographiques. Aimeriez-vous composer pour le cinéma?
S. B. : Les images ont toujours eu une place importante dans les live, Ian continue de travailler sur de nouveaux programmes interactifs qui génèrent des images/films pouvant être manipulés en fonction de la musique. Nous écoutons beaucoup de musiques de film. Si nous devions parler de modèles dans le domaine orchestral, il faudrait parler d’Ennio Morricone ou John Barry… Ces compositeurs nous inspirent beaucoup. Composer pour le cinéma ? On en a bien envie mais on a eu très peu de propositions. Une commande de musique originale travaillée de pair avec un réalisateur, ça nous plairait beaucoup !
Propos recueillis par Jean-Luc Caradec.
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