Boys don’t cry
Un trio danse-batterie pour une danse [...]
Romuald Borys présente deux spectacles qui font la part belle à la musique, l’un autour de la force évocatoire des chansons, l’autre sur l’esprit de résistance attaché au jazz dans l’Allemagne nazie.
De retour en Avignon, Le Road Movie Cabaret met en scène six personnages réunis au sein d’une petite troupe itinérante, six compagnons de fortune et d’infortune qui, avec instruments et bagages, vivent la vie de saltimbanques, allant de ville en ville partager leur art de vache maigre. Au fil de chansons empruntées à Jacques Brel, Nougaro, Gainsbourg, mais aussi à Prince ou Ennio Morricone, ils s’essayent à trouver une place et un sens à leur errance. Hommage à ceux qui portent la parole du spectacle, quelle que soit l’époque, le spectacle dessine une quête tour à tour mélancolique et joyeuse en forme de voyage immobile. Quant à Swing Heil, il s’intéresse au destin de Richard, 17 ans, en 1938 à Hambourg, un passionné de jazz qui voit son pays gagné par la peste brune. Entre jeunesses hitlériennes et attrait du swing, fierté patriotique et libertés adolescentes, comment trouver sa voie sans perdre son âme ni ses copains ? Vingt ans plus tard, il se souvient de sa jeunesse emportée par le tourment de la guerre et des questions qui le taraudaient : comment aduler les rois du swing, Benny Goodman et Artie Shaw, quand ils sont juifs et que le pouvoir nazi persécute leur peuple ? Comment continuer à aimer ce jazz qui palpite en lui, stigmatisé comme « musique dégénérée » ? Deux comédiens sur scène, dont un qui joue du saxophone, incarnent le souvenir de ces jeunes Allemands frondeurs qui au « Sieg Heil » nazi de rigueur préféraient le « Swing Heil », parfois au prix de leur vie.
Vincent Bessières
Relâche le 25 pour Swing Heil. Tel. : 04 32 76 02 79.
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