La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Classique / Opéra - Entretien / Emmanuelle Haïm

Le Retour d’Ulysse dans sa patrie

Le Retour d’Ulysse dans sa patrie - Critique sortie Classique / Opéra Paris Théâtre des Champs-Élysées
La fondatrice du Concert d’Astrée, Emmanuelle Haïm. © Marianne Rosenstiehl

THEATRE DES CHAMPS-ELYSEES / OPERA

Publié le 24 janvier 2017 - N° 251

Fondatrice du Concert d’Astrée, Emmanuelle Haïm est aujourd’hui une des représentantes les plus dynamiques de la musique baroque. Autour d’une distribution prestigieuse, elle dirige avec son ensemble le deuxième opéra de Monteverdi dans une nouvelle mise en scène de Mariame Clément.

Le Retour d’Ulysse dans sa patrie a mis plus de temps à s’imposer que les autres opéras de Monteverdi. Comment l’expliquez-vous ?

E. H. : Je pense que cela tient au sujet et à sa place dans la production de Monteverdi. Son premier opéra, Orfeo, a fait l’effet d’un coup de tonnerre, il a marqué les esprits et signé la naissance de l’opéra. Le mythe est intemporel : qu’est-ce qui nous meut, comment affronter la mort ? Le Couronnement de Poppée est le dernier opéra d’un compositeur en fin de vie, mais l’histoire d’amour très violente, charnelle, entre Poppée et Néron fascine : on pénètre dans l’intimité des grands de ce monde. Entre ces deux extrêmes, le sujet du Retour d’Ulysse est plus difficile à comprendre : comment Pénélope a-t-elle pu attendre 20 ans, comment se retrouver après avoir connu les horreurs de la guerre ?

« La relation entre chef et chanteur se construit par la connaissance de l’instrument du soliste, de son monde intérieur. »

Vous avez déjà dirigé la majorité des chanteurs de cette production : Rolando Villazón, Magdalena Kožená, Katherine Watson… Est-ce un plus ?

E. H. : Certainement. La relation entre chef et chanteur se construit par la connaissance de l’instrument du soliste, de son monde intérieur, de sa personnalité. C’est encore plus riche quand on ne part pas de zéro, surtout avec cette musique où Ulysse et Pénélope ont à interpréter de longs monologues. Comme pour le « To be or not to be » d’Hamlet, chacun apporte son point de vue et il n’est pas que vocal. Prenez Rolando Villazón : en plus d’être une personnalité charismatique, c’est un homme de lettres, complexe et riche intellectuellement. C’est intéressant pour aborder un personnage tel qu’Ulysse.

 

Propos recueillis par Isabelle Stibbe

A propos de l'événement

Le Retour d’Ulysse dans sa patrie
du mardi 28 février 2017 au lundi 13 mars 2017
Théâtre des Champs-Élysées
15 Avenue Montaigne, 75008 Paris, France

Tél. : 01 49 52 50 50. Places : 5 à 145 €.

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