Le Pas de Bême
Né d’un processus d’écriture collective « au [...]
Avignon / 2016 - Entretien / Thomas Verstraeten et Stef Aerts
Ces nouveaux venus issus de Belgique proposent, avec Le Pays de Nod, d’entrer dans un théâtre d’images reproduisant à l’identique la salle Rubens du musée des Beaux-Arts d’Anvers. Explications avec Thomas Verstraeten et Stef Aerts du FC Bergman.
Tout d’abord, d’où vient ce nom : FC Bergman ?
Thomas Verstraeten : C’est une folie de jeunesse. Notre groupe s’est constitué il y a dix ans. Nous sommes un club d’amis et nous voulions que cela s’entende dans notre nom. On a choisi FC comme fan club ou football club. Et sur le comptoir du bar, un journal était ouvert à la page relatant la mort d’Ingmar Bergman. C’est ainsi qu’on s’est appelé FC Bergman.
Stef Aerts : Il faut dire aussi que bergman en néerlandais, cela signifie “l’homme qui gravit une montagne“. Et dans nos spectacles, nous produisons aussi de grands efforts pour tenter de nous élever et de voir un peu plus loin !
Dans Le Pays de Nod, vous reproduisez à l’identique la salle Rubens du musée d’Anvers…
T.V. : Oui, absolument à l’identique, en respectant tous les détails et les dimensions. Nous voulions créer quelque chose sur l’histoire d’un bâtiment, d’un espace. Et il se trouve que la salle Rubens du musée d’Anvers, dans laquelle nous avons tous des souvenirs, est en rénovation. Les toiles ont été descendues au sous-sol, tout est détruit comme si un troupeau d’éléphants était passé par là ! Cette image d’une salle de musée comme un corps blessé nous a beaucoup inspirés.
« Ne pas chercher à comprendre, mais accepter de s’immerger dans une symphonie d’images. »
En quoi consistera le spectacle ?
S.A. : Nous avons dupliqué la salle, mais avec les toiles de Rubens au mur. Des visiteurs passent, cherchant du réconfort dans le musée. Un restaurateur vient pour enlever les toiles, mais elles sont trop grandes pour passer par les portes. Deux gardiens tentent avec difficulté de faire respecter le calme. Il n’y a pas d’histoire chronologique mais une série d’événements du futur ou du passé, des réalités différentes racontées de manière parallèle. Si le début est plutôt réaliste, on bascule petit à petit vers l’absurde.
T.V : Comme tous nos spectacles, celui-ci sera sans texte. Nous préférons les images qui vont directement au cœur sans passer par le cerveau. Nos images restent ouvertes à de multiples interprétations, ce qui ne veut pas dire qu’elles ne sont pas dirigées. La clé face à nos spectacles, c’est de ne pas chercher à comprendre, mais d’accepter de s’immerger dans une symphonie d’images.
Propos recueillis par Eric Demey
à 17h, les 15, 17, 19, 22 et 23 à 17h et 22h. Tél.: 04 90 14 14 14. Durée : 1h35.
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