« Valse avec Wrondistilblegretralborilatausgavesosnoselchessou » de Marc Lacourt
Toute l’espièglerie de Marc Lacourt est [...]
« Qu’en est-il aujourd’hui de l’amour », se demandait Angelin Preljocaj en 1994, lors de la création du Parc pour l’Opéra de Paris. Trente ans après, avec de nouveaux interprètes, la question reste intemporelle, car ce ballet peut se conjuguer à tous les temps.
En février prochain, l’Opéra national de Paris redonne vie au chef‑d’œuvre d’Angelin Preljocaj, créé en 1994. Sur les sons mystérieux de Goran Vejvoda, puis sur la musique de Mozart, la pièce déploie une cartographie des désirs où se succèdent approche amoureuse, conquête et abandon. Trois actes scandent cette traversée sensuelle, ponctués par des pas de deux d’une intensité rare, suspendus dans l’ivresse d’un baiser interminable. Preljocaj nous raconte une histoire d’amour : un libertin et une rêveuse romantique se découvrent dans la société aristocratique du XVIIIe siècle, avide de plaisirs délicats et sensibles autant que de perversions précieuses. Cette aventure prend la forme d’une promenade initiatique dans les allées d’un jardin à la française, guidée par quatre jardiniers mystérieux dont les gestes automatiques semblent accompagner, en silence, les élans des protagonistes.
Un Parc nommé désir
Inspiré par la littérature des XVIIe et XVIIIe siècles – de La Princesse de Clèves aux Liaisons dangereuses, Preljocaj revisite l’art d’aimer en transposant La Carte du tendre et ses codes dans une écriture chorégraphique contemporaine. Les corps se croisent, se résistent, se livrent, dans une égalité qui convoque le mythe de l’androgyne platonicien : chaque moitié cherche l’autre pour retrouver l’unité perdue. La danse, ici, est à la fois picturale et organique. Les dos se cambrent et se cabrent en volutes élégantes, les mains s’ouvrent en éventail, les pieds et les jambes ont d’étranges impatiences. Les regards se frôlent, danseuses en crinolines et menuets ou gavottes revisités distillent un sombre érotisme. Virtuosité et abandon se mêlent, la noblesse hiératique rencontre la sensualité la plus fragile. Avec cette reprise, l’Opéra offre à une nouvelle génération de danseurs l’occasion d’incarner ce vertige des corps et des songes. Le Parc n’est pas seulement une histoire d’amour aristocratique : c’est une fresque atmosphérique où l’onirisme et la sensualité se conjuguent, une aventure chorégraphique qui demeure, aujourd’hui encore, d’une justesse implacable.
Agnès Izrine
Du 3 au 25 février à 20h. Samedi 14 à 14h30 et 20h. Dimanche 8 et Dimanche 22 à 16h. Relâche les 6, 9, 12, 15, 21, 24. Tél. 08 92 89 90 90. Durée 1h40.
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