« À la recherche de La Recherche », une exploration de l’intime menée par Jean-Jacques Vanier.
Plongée dans l’œuvre de Marcel Proust, mais [...]
Volontairement réducteur, le titre (« Danse Bête ») nous embarque dans une épopée chorégraphique décalée, qui puise son inspiration dans des chansons populaires.
Dès l’entrée en salle des spectateurs, les deux danseurs sont déjà dans une danse lente, en proximité et en relation l’un à l’autre. Leurs poses restent proches de la statuaire, les images qu’ils provoquent mettent en valeur leurs corps sportifs, vêtus de simples shorts et débardeurs. Quelques craquements de vinyles, et démarre ensuite une playlist de chansons qui vont chacune déterminer leurs façons de danser, leurs états de corps, leurs histoires. Un procédé ultra-simple, pour ne pas dire convenu et déjà éprouvé, et prompt à développer du geste à l’envi, et une accessibilité certaine pour le spectateur si tant est qu’il adhère aux choix musicaux. Et c’est ce qui se passe : Daniel Calvet et João Paulo Gross s’en donnent à cœur joie pour interpréter les univers apportés par les rythmes, les mélodies, les émotions et les paroles des musiques, allant de la douceur brésilienne joliment chaloupée à la ballade rock – chaque air faisant délicieusement écho dans l’imaginaire collectif.
Sots mais pas idiots
Ce qui se joue ou plutôt se danse aurait pu être sage, collé à la musique ; ils ont choisi de le rendre bête (« boba). Se déploie davantage une danse d’hurluberlus qui se débattent avec leur image, négocient avec leur relation, font feu de tout bois pour éclairer leurs œuvres, jouent avec des artifices comme la fumée, le vent, les stroboscopes… jusqu’à parfois une gestuelle outrancière, désarticulée, sensuelle, ou exagérément virile. Les affects peuvent jouer à bloc, quand l’un par exemple vit une déroute émotionnelle alors que l’autre rigole en faisant tourner sa boule à facettes. Assumant d’être otages de la musique, ils se laissent volontiers emporter par le lyrisme et la mise en scène de soi coûte que coûte. On accepte alors l’aspect décalé et parodique de l’affaire, qui repose également sur leur virtuosité sans laquelle tout ceci n’aurait aucune saveur. Mais ce qu’ils nous permettent également, c’est de gratter le vernis du kitsch pour trouver une profondeur à leur proposition, et terminer par un geste d’amour. Car, comme ils le rappellent : « Seul le sot est capable d’un excès d’amour. Seul l’amour fait le sot ».
Nathalie Yokel
à 18h10, relâche les 14 et 21 juillet. Durée 1h. Tél. : 04 90 88 27 33.
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