« L’histoire de la fille d’une mère qui devient la mère d’une fille qui ne sera pas mère », trois portraits de femme par Emilie Alfieri.
La pièce écrite et jouée par Emilie Alfieri, [...]
Antonio Interlandi n’est pas que danseur : il joue et chante tout aussi bien. Cette Roue de la vie qu’il propose aux Théâtres 3S Le quatre donne à découvrir un personnage autofictionnel qui n’est qu’un prétexte à revisiter quelques pièces maîtresses de la chanson populaire brésilienne, sous la forme d’un concert piano-voix.
C’est un jeune homme. Il a 17 ans. Il est brésilien et, dans un instant, il sera dans l’avion. Avec lui, il emporte un Walkman et une mixtape de chansons brésiliennes que lui a préparée une amie. Face A, face B sont les prétextes de ce concert porté par Antonio Interlandi, dont on peut très bien imaginer que le personnage serait une version plus jeune – un adolescent sur le point de quitter son pays natal pour aller apprendre en Europe son métier d’artiste. Les saynètes vécues par ce personnage, le temps d’un vol transatlantique, permettent de faire les transitions entre les chansons et tirent au public tantôt un sourire – lorsque le personnage se compare à Jésus marchant sur l’eau parce qu’il foule de ses pieds le bois brésilien dont est faite la terrasse extérieure de la BNF François Mitterrand – tantôt un soupir – lorsqu’il rappelle la dictature des militaires ou le racisme qui broyait les esclaves et écrase encore leurs descendants au Brésil –. Il y a donc la poésie, certes, mais le contenu n’en a pas moins quelques accents historiques ou politiques – l’occasion de se rappeler que les mots utilisés pour parler des personnes trans à la fin du 20e siècle ne sont plus acceptables en 2025.
Un concert théâtralisé empreint de saudade
Les chansons offertes aux oreilles du public sont largement prélevées dans le répertoire du compositeur brésilien Chico Buarque, auquel Antonio Interlandi voue manifestement un amour… mérité ! L’artiste se présente sur scène habillé d’un costume en soie noire bordée de rouge, poitrine et pieds nus. Malgré une salle qui n’est pas idéalement sonorisée, son interprétation est bien maîtrisée. Évidemment, l’interprète occupe de sa présence solaire la petite scène. Évidemment, le moindre geste, le moindre déplacement est empreint d’une grâce légère et néanmoins précise. Mais sa voix, surtout, se révèle très agréable. L’amplitude vocale du chanteur est confortable jusque haut dans les aigus, et même si les notes les plus basses sont à la limite de ce qu’elle peut donner, aucune fausse note ne vient troubler le plaisir de l’écoute. L’interprétation est pleine de cœur, à la limite d’une emphase qui est néanmoins pleine de charme. Les arrangements sont complexes et inventifs, et l’accompagnement au piano est plein de sensibilité. Si on connaît la chanson populaire brésilienne, chaque morceau est comme une petite perle cueillie entre deux représentations de théâtre. Et si on ne la connaît pas, ce n’est certes pas la plus mauvaise des manières de la découvrir !
Mathieu Dochtermann
à 15h45. Relâche les 14 et 21 juillet. Durée 1h10. Tél. : 04 90 88 27 33.
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