La Pitié dangereuse

A la veille de la Première guerre mondiale, dans une ville de garnison autrichienne, une jeune fille paralysée tombe amoureuse d’un lieutenant de cavalerie. Pris de compassion pour celle que l’on surnomme Hirondelle, le jeune officier prend l’habitude de lui rendre visite, nourrissant ainsi une flamme qui ne renvoie, chez lui, qu’à de la compassion. « Ce qui me passionne dans ce texte déchirant et puissant, déclare Stéphane Olivié Bisson, c’est tout ce marchandage secret entre soi et soi, charriant immanquablement de la violence, que chacun rend plus ravageuse encore en la parant de tous les “beaux mots” empruntés à une certaine morale installée. C’est cette mécanique des valeurs trop en place, avec tout ce qu’elle génère et dégénère en chacun de nous, que j’ai envie d’explorer et de démonter. » Observant ainsi « le cauchemar de cette ronde d’instincts et de sentiments », le metteur en scène cherche à mettre en lumière, à travers l’écriture de Stefan Zweig, les troubles d’une « humanité faible et émouvante ».

Manuel Piolat Soleymat