La Gloria métissée de José Montalvo, création 2021

« Face au chaos écologique annoncé, face à la violence, à la terreur, à la cupidité aveugle, à l’exclusion, à la marchandisation à tout-va, Gloria porte en elle une utopie, une naïveté, un antidote qui pour moi reste fécond » revendique José Montalvo. Cet optimisme à tous crins, marque du travail du chorégraphe, il était important qu’il ne s’en départît pas tant la naissance de cette création a été moult fois contrariée. Programmée d’abord à Chaillot en avril 2020, elle a en effet été reportée à trois reprises en raison de la crise sanitaire. Elle pourra voir le jour, enfin, en septembre 2021 à la MAC Créteil. Y maniant comme à son habitude l’hybridation entre les disciplines artistiques et les différents styles de danse, il choisit Vivaldi comme compagnon musical pour cette œuvre. « Par défi, parce que je crois absurde d’opposer le savant et le populaire, la profondeur à la superficialité, le génie à la légèreté » confie-t-il.

Une utopie qui célèbre la part lumineuse de l’humanité

 Cela étant posé, qui est donc cette Gloria ? La réponse tient en seize prénoms : Karim, Michael, Rachid, Nadège, Éléonore, Serge, Fran, Samuel, Elizabeth, Rocío, Florent, Rosa, Dafra, Chika, Beatriz, Denis. Seize danseuses et danseurs qui, convoquant la réalité dans la fiction, revisitent malicieusement le parcours, d’inclinations contrariées en rencontres libératrices, qui leur a permis peu à peu de déployer leur signature artistique. « Ce qui préside et guide toute la vie de Gloria ? Transmettre sans limite la joie de danser. Elle aime à dire en souriant que la joie de danser permet d’accéder à la sagesse, d’embrasser plus joyeusement l’existence, de trouver une entente plus jouissive entre la réalité et soi-même » écrit Montalvo. Gageons qu’il a raison et laissons-nous emporter par l’allégresse et la magie de Gloria.

Delphine Baffour