Dans « Last Day », Marylin Leray et Nicolas Lafourest plongent au cœur de la folie faulknérienne.
Dans Last day, la comédienne Marylin Leray [...]
La chorégraphe danoise prend le titre de son spectacle au pied de la lettre pour emporter collectivement sur scène des corps ivres de danse.
On attend Delirious Night dans une atmosphère verdâtre à rendre le ciel tout mauve. Lorsque les danseurs arrivent, c’est en silence, toisant le public de leurs visages masqués, entre têtes de mort et têtes de clown, robots et loups-garous. De quoi se méfier de ce qu’ils nous préparent… Le calme et l’observation laissent place à des claquements de mains, qui résonnent dans un même rythme et donnent ensuite le signal de l’engagement des corps dans la danse, que viendra soutenir ensuite la musique de l’incessante batterie. « Rien ne s’oppose à la nuit », semble nous dire la chorégraphe, qui offre une liberté totale à l’explosion des gestes. Si les masques tombent graduellement, ils sont remplacés par d’autres accessoires, d’autres maquillages coulants, d’autres façons de se couvrir et de se découvrir le visage et le corps, qui à elles seules, racontent une histoire. Pendant ce temps, le geste est frénétique, la boulimie de mouvement gagne le groupe : ça court dans tous les sens, ça jette ses membres dans l’espace, ça twerke, ça se gratte, ça se pose en headbanging… Dans cet espace cerné par des loupiottes colorées qui appellent à la fête, on ne regarde pas à la dépense pour s’engouffrer dans une danse spontanée, de celle que l’on ferait dans sa salle de bains en dehors des regards ou au contraire avec ses amis en mode « On se lâche ! ».
Chacun son délire
Qu’est-ce qui lâche, précisément ? Mette Ingvartsen ne répond pas à la question en offrant cette séquence ininterrompue de liesse dansée. Même si la référence carnavalesque opère, on reste circonspect face à cette débauche qui ne propose aucune résolution dans l’écriture chorégraphique. Tout se joue au profit de la spectacularisation des corps libres de s’adonner et de s’abandonner à leur danse, à leurs excès. Pour autant, la contagion qui les unit et l’énergie qui les déborde n’induisent pas mécaniquement l’empathie chez le spectateur, contraint à un face à face stérile. La chorégraphe a fait le choix judicieux d’une grande diversité de corps, qui nous permet d’arrêter notre regard de temps à autre, à la recherche de la singularité. Quel dommage que tous et toutes soient noyés dans la même énergie, qui n’offre aucune échappatoire vers d’autres qualités de mouvement, d’autres nuances, d’autres histoires. Un manque, qui aurait pu faire de cette Delirious Night une « Delicious Night ».
Nathalie Yokel
à 22h. Tél. : 04 90 14 14 14.
Tournée :
Du 16 au 18 juillet, Festival ImPulsTanz, Vienne (Autriche).
24 juillet, Festival Bolzano Danza (Italie).
1er et 2 octobre VIERNULVIER, Gand (Belgique).
4 octobre, Feeling Curious Festival, Rotterdam (Pays-Bas).
Du 9 au 11 octobre, Festival Transforme, Théâtre de la Cité Internationale, Paris.
18 octobre, Biennale de Charleroi Danse (Belgique).
13 novembre, Next Festival Leietheater (Deinze, Belgique).
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