L’Ile des esclaves de Marivaux, mise en scène de Jacques Vincey
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Zabou Breitman porte pour la deuxième fois une pièce de Feydeau à la scène et a choisi une distribution prestigieuse emmenée par Micha Lescot en Docteur Petypon et Léa Drucker en Môme Crevette, ainsi qu’Anne Rotger et André Marcon.
Est-ce le succès de votre mise en scène du Système Ribadier, à la Comédie-Française, qui vous a donné envie de monter pour le Théâtre de la Porte Saint-Martin sa pièce la plus célèbre : La Dame de chez Maxim ?
Zabou Breitman : Non, c’est Jean Robert-Charrier, le directeur de la Porte Saint-Martin, qui en a eu l’idée. J’étais allé le voir pour évoquer une reprise de mon spectacle Logiquimperturbabledufou dans son théâtre. Il l’avait adoré mais ne pensait pas qu’il était pour la Porte Saint-Martin. En parlant à bâtons rompus, il finit par me dire : « Pourquoi ne feriez-vous pas une mise en scène pour ce théâtre ? » Nous commençons à réfléchir et comme il avait beaucoup aimé Le Système Ribadier, il a suggéré La Dame de chez Maxim. Je suis sortie de l’entretien très contente mais très vite, je l’ai rappelé pour lui demander si je pouvais réserver ma réponse si je n’avais pas le Petypon dont je rêvais. Quand Micha Lescot, qui n’avait jamais joué de Feydeau, a dit oui, le projet a pu se réaliser.
Quelles qualités souhaitiez-vous pour ce personnage, que vous trouvez en Micha Lescot ?
Z.B. : Un bon acteur ! Inventif. Fantaisiste. Brillant. Qui sait jouer le drame comme la comédie et la comédie comme le drame. Qui a un univers physique, avec qui on n’est pas obligé de se lancer dans de grandes explications de texte pour qu’il comprenne tout de suite. Quelqu’un d’évident. C’est difficile à expliquer tellement c’est subtil. C’est comme Anne Rotger dont je suis fan, je voulais ce couple-là ! Pour Léa Drucker (la Môme Crevette), ça a été assez rapide, j’avais déjà travaillé avec elle, c’est la bonne personne. André Marcon aussi. Ils forment une distribution idéale et sur le plateau, cela se vérifie tous les jours. J’ai des comédiens en or !
Comment voyez-vous la pièce ?
Z.B. : Je suis guidée par deux choses : la sensation que j’ai de la pièce, et surtout le côté « c’est vrai mais c’est faux. », déjà à l’œuvre dans Le Système Ribadier. La seule chose vraie dans cette pièce pour un spectateur, c’est qu’on est au théâtre. Comme dans Hangover, Very Bad Trip, un homme se réveille et ne se souvient de rien. C’est une situation extrêmement drôle et un immense cauchemar. J’ai un tout petit peu poussé l’époque en la plaçant au 1er août 1914, à la veille de la mobilisation. Beaucoup de personnages sont jeunes dans La Dame de chez Maxim: Chamerot, Guérissac, Corignon… Ils me font penser à tous ces garçons partis à la guerre la fleur au fusil. Il ne faut pas perdre de vue Mel Brooks : « La tragédie, c’est lorsqu’on se coupe le doigt. La comédie, c’est quand on tombe dans une bouche d’égout ouverte et que l’on meurt.» Pour le décor aussi, tout est peint, tout est faux ! La Dame de chez Maxim, c’est du trompe-l’œil ! C’est pourquoi l’hyperréalisme du jeu est très important : il faut que les acteurs jouent juste, comme dans les cauchemars où les personnages sont tellement vrais qu’ils font peur.
Entretien réalisé par Isabelle Stibbe
Du mardi au vendredi à 20h, samedi 20h30, dimanche 16h. Relâche du 24 au 28 septembre. Tél. : 01 42 08 00 32.
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