Vive le sujet ! Tentatives – Série 3, avec Solène Wachter et Bryana Fritz, Suzanne de Baecque et Hervé Vilard
Très repérées, les séries intitulées Vive le [...]
L’équipe des Yeux de Taqqi, nommé aux Molières en 2020, interprète un bouleversant hommage à Irena Sendlerowa, qui sauva de la déportation 2500 enfants du ghetto de Varsovie. Incontournable !
Miracle de la suggestion, de la pudeur et de la poésie : Irena Sendlerowa frappe aux portes des maisons du ghetto et une petite lumière, brillante comme une étoile filante, vient se blottir dans ses bras en quittant ceux de la mère, déchirée entre sauvetage possible et abandon certain. La délicatesse de cette marionnette luciole est saisissante, à l’image du magnifique spectacle conçu et mis en scène par Cédric Revollon, et interprété avec grand talent par Camille Blouet, Anaël Guez, Nadja Maire et Sarah Vermande. Soutenues par le très beau travail de Cyrille Louge à la vidéo, de Jean-Christophe Planchenault à la lumière et de Rodolphe Dubreuil au son, les comédiennes, également manipulatrices, font naître les différentes strates de l’enquête autour d’Irena, qui arracha des enfants juifs aux cendriers de l’Histoire en leur faisant quitter le ghetto dans des sacs, des boîtes à outils, des valises, sous les cadavres et par les égouts.
Réparer le monde
Léonore Chaix enchâsse le combat d’Irena et de ses alliées – toutes des femmes – dans l’investigation menée par trois lycéennes texanes, chargées par leur professeur d’un exposé sur la Juste parmi les nations, que l’oubli a reléguée dans l’anonymat d’une maison de retraite en Pologne. La scénographie de Sandrine Lamblin élucide élégamment ce tuilage narratif. Le théâtre d’ombres, les marionnettes (de Julie Coffinières et Anaël Guez) et les actrices de chair permettent de naviguer entre les époques du récit, poignant et digne, palpitant et fascinant. Les masques terribles des loups disent les terreurs viscérales des enfants et rappellent aux adultes la réalité sanguinaire et brutale de ceux qui les dévorent. Ainsi, que l’on connaisse l’histoire ou qu’on la découvre en admirant le courage d’Irena, on comprend qu’en ce temps-là, l’amour réussit à tromper la barbarie. La compagnie Paname Pilotis le rappelle avec rigueur et émotion ; notre époque, qui trouve encore du charme aux loups, gagne à l’entendre. À coup sûr, un des spectacles les plus forts et les plus émouvants de cette édition avignonnaise.
Catherine Robert
à 10h50, relâche le mardi.
Tél. : 04 90 86 30 37.
Spectacle vu au Théâtre Antoine-Watteau de Nogent-sur-Marne. Durée : 1h20.
A partir de 10 ans.
Très repérées, les séries intitulées Vive le [...]
La compagnie L’idée du Nord dirigée par [...]
Nous avons vu la pièce initialement [...]