« Juste Camille », Gaëlle Bourges ouvre le tiroir à malices

Voici une pièce dont Gaëlle Bourges a su remettre l’ouvrage sur le métier : les premiers jalons ont été posés avec un groupe d’amateurs du Centre Chorégraphique National de Tours – puisant dans une œuvre échappée du Musée des Beaux-Arts de la ville – jusqu’à prendre son envol avec les étudiants de la 13^e promotion de l’École Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette de Charleville-Mézières. Aujourd’hui, les étudiants sont devenus des professionnels, et donnent à Juste Camille toute son épaisseur quant au travail de manipulation d’objets, qui constitue une bonne partie de la construction du récit de la pièce. Une fois encore, Gaëlle Bourges parvient à donner corps à un sujet porté ici par un objet peint (un coffre de mariage), qui devient  prétexte aux croisements les plus passionnants. La grande Histoire se déroule à travers mille astuces scéniques parfois faites de bric et de broc, pour mieux mettre en valeur celle des femmes au cœur des combats.

Nathalie Yokel