L’Amant de Harold Pinter, mis en scène de Margaret Clarac et Alexandre Cattez
Margaret Clarac et Alexandre Cattez [...]
Dans le cadre du Festival d’Automne à Paris, le Théâtre du Radeau présente Item, sa dix-huitième création, au T2G – Théâtre de Gennevilliers. Une succession de mouvements, de mots, d’images, de musiques, de figures, de sons… Une plongée vertigineuse dans la densité de l’instant.
Si l’on considère notre époque comme une ère de l’efficacité et du consensuel, de l’uniformisation, pour ne pas dire de la simplification, les œuvres scéniques que conçoit François Tanguy depuis le début des années 1980, avec sa compagnie Le Théâtre du Radeau, ont quelque chose de profondément anachronique. Quelque chose qui laisse en tête une impression de liberté, de résistance, d’extravagance poétique. Après Soubresaut il y a trois ans, le metteur en scène et scénographe (installé au Mans, dans les locaux d’une ancienne succursale automobile, La Fonderie, devenue lieu de création et de résidences artistiques) poursuit son chemin de singularité avec Item, une suite de tableaux mouvants à travers lesquels nous parviennent des éclats d’intensité et d’inattendu. Des éclats de drôlerie, aussi. Car, peut-être encore davantage que lors des anciennes propositions du Théâtre du Radeau, les panoramas entre musique et littérature de ce nouveau spectacle ne se situent jamais très loin d’une forme de loufoquerie.
Trajectoires loufoques et poétiques
On est en effet, ici, bien loin de tout esprit de sérieux. Une forme d’absurde, même, affleure tout au long de la représentation. Fidèle à l’univers esthétique qui a fait son succès, François Tanguy installe ses cinq interprètes (Frode Bjørnstad, Laurence Chable, Martine Dupé, Erik Gerken et Vincent Joly) au sein d’un bric-à-brac de tables, de chaises, de banquettes, de meubles, de châssis, de planches et de panneaux de toutes tailles, de tous styles. Cet ensemble d’objets disparates participe aux mouvements perpétuels de composition, décomposition et recomposition qu’impulsent les personnages convoqués devant nous. Sur des airs de Wagner, Dvorak, Ligeti, Bartok, Sibelius, Chostakovitch…, ils disent (en français, en italien et en allemand) des extraits de textes de Walser, Plutarque, Ovide, Dostoïevski, L’Arioste, Goethe, Brecht. Ces êtres baroques sont assis sur des tables, debout sur des meubles, vont d’un point à un autre du plateau en déplaçant et franchissant toutes sortes d’objets. Au plus vivant de ce qu’ils sont, ils dessinent des trajectoires de théâtre instables qui offrent en partage la densité du présent.
Manuel Piolat Soleymat
Le lundi, le jeudi et le vendredi à 20h, le samedi à 18h, le dimanche à 16h. Durée de la représentation : 1h35. Spectacle vu le 19 novembre 2019 à la Fonderie, au Mans. Dans le cadre du Festival d’Automne à Paris. Tél. : 01 41 32 26 26. www.theatre2gennevilliers.com.
Egalement du 8 au 16 janvier 2020 au Théâtre national de Strasbourg, du 11 au 15 février à la MC2 à Grenoble, les 11 et 12 mars au Centre dramatique national de Besançon, du 10 au 13 juin au Théâtre Garonne à Toulouse.
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