La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Théâtre - Gros Plan

Invitation à Michel Bruzat

Invitation à Michel Bruzat - Critique sortie Théâtre Paris Les Déchargeurs
Natalie Royer dans Comme disait mon père / Ma mère ne disait rien. Crédit : Franck Roncière

Les Déchargeurs / textes de Jean Lambert-wild, Jehan-Rictus et Ariane Dubillard / mes Michel Bruzat

Publié le 19 décembre 2018 - N° 272

Le Théâtre des Déchargeurs invite le metteur en scène Michel Bruzat, artisan du verbe et créateur du Théâtre de la Passerelle, à Limoges, avec trois spectacles sur des textes de Jean Lambert-wild, Jehan-Rictus et Ariane Dubillard.

« La parole poétique portée par Michel est sans repos. Elle est inquiète, craintive, généreuse, honnête, sans faille. Elle ne faiblit jamais. », dit Ludovic Michel, directeur des Déchargeurs. Il offre une carte blanche au metteur en scène qui a choisi trois textes. « Ces trois textes disent le silence de l’effacement, de la censure ou du secret, le bégaiement de l’effroi. Ils disent l’enfant, le petit au fond de soi jusqu’au bout, et sa joie et son jeu malgré tout. Ils disent la désespérance d’une nuit sans fin, le froid humide et traversant de la solitude, qui, sans vous anéantir tout à fait, vous laisse dans un dénuement sec, à l’identique d’un jour à l’autre. Ils disent l’humour forcément noir de rêveur éveillé, ils disent les yeux qui frisent à regarder un pauvre qui se voit grand. Ils disent l’amour infini aussi. » dit l’anarco-poète, ardent défenseur d’un théâtre du sens et du verbe.

Odes aux rescapés du silence

Dans Comme disait mon père / Ma mère ne disait rien, Natalie Royer interprète les mots rocailleux et tendres de Jean Lambert-wild, autre incandescent sémantique. Dans Les Soliloques du pauvre, Pierre-Yves Le Louarn lance le cri de colère et de poésie de Gabriel Randon, poète des sans-dents, qui s’inventa un nom, Jehan-Rictus, crispé entre rire et douleur pour chanter le désarroi de ceux que le destin afflige et qui n’ont que leurs rêves pour éclairer les soirs de débine. Enfin, dans Ma chanson de Roland, Ariane Dubillard interprète l’œuvre de son père accompagnée à l’accordéon par Sébastien Debard. Trois spectacles pour « essayer de dire quelque chose sur et pour ceux qui sont ou ont été privés de parole », dit Michel Bruzat.

Catherine Robert

A propos de l'événement

Invitation à Michel Bruzat
du mardi 8 janvier 2019 au samedi 15 juin 2019
Les Déchargeurs
3, rue des Déchargeurs, 75001 Paris

Comme disait mon père / Ma mère ne disait rien. Du 8 janvier au 9 février 2019. Du mardi au samedi à 19h30. Les Soliloques du pauvre. Du 8 janvier au 9 février. Du mardi au samedi à 21h30. Ma chanson de Roland. Du 7 janvier au 4 février, le lundi à 19h30. Puis du 28 mai au 15 juin, du mardi au samedi à 21h30. Tél. : 01 42 36 00 50.

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