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Danse - Entretien / Yuval Pick
Un solo et un duo sur la musique de Bach : voici la nouvelle création de Yuval Pick, profondément ancrée dans la philosophie du corps et des expériences de sa méthode Practice.
Comment situez-vous cette nouvelle pièce ?
Yuval Pick : C’est une pièce très importante pour moi. Je suis amoureux du mouvement et de l’expressivité du mouvement, et je sentais aujourd’hui que je n’avais pas envie de diluer ma danse dans des sujets sociétaux. Je voulais vraiment défendre, de façon presque militante, l’écriture du mouvement, et juste révéler, par ma danse, des partitions musicales et des musiques existantes, à travers ma méthode Practice. C’est aujourd’hui un petit mouvement de curseur qui offre un nouveau chapitre pour mes créations.
Quelle est cette notion de silence induite par le titre du spectacle ?
Y.P. : Je connais les Variations Goldberg depuis que je suis tout jeune et j’aime cette notion de boucle sonore. Ça me rappelle vraiment cette notion de rotation que je travaille dans Practice, cet espace à 360°. J’ai découvert la version de Rosalyn Tureck qui joue plus lentement, avec plus d’intervalles, et j’ai senti que ma danse pouvait travailler sur cette notion d’intervalle, sur une discontinuité sonore qui crée une continuité avec l’intervalle. Et pour moi, Into the silence, c’est quelque chose qui parle d’une connexion. Le silence est une connexion qui permet de se recentrer. Ce n’est pas tant un silence sonore, c’est un moment de centrage.
Comment passe-t-on de la méthode Practice à l’écriture de cette pièce ?
Y.P. : Practice, née de façon empirique, a donné une méthode et des exercices autour de la rotation, du corps à 360°, de l’expansion (plutôt que l’extension) du centre vers la périphérie, de l’espace « entre », et de l’intention. Pour le duo Into the silence, j’ai choisi une musique et on a commencé à improviser avec les danseurs autour de la notion de rotation. Ensuite j’ai pris le relai et j’ai créé une sorte d’enchaînement chorégraphique. Je l’ai donné aux danseuses et elles ont joué avec cette matière, afin de se l’approprier. On a retravaillé sur cette notion d’espace très rétréci et très éloigné, sur la manière dont le centre du corps anime le mouvement. Parfois, cela se recentre sur le bassin, le buste, les regards… c’est comme un zoom in et out dans le corps.
Entretien réalisé par Nathalie Yokel
à 20h. Tél. : 02 18 75 12 12.
Tournée : les 23 et 24 septembre 2025 à la Biennale de la Danse de Lyon, le 12 février 2016 au Festival Faits d’Hiver.
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