Racine carrée du verbe être de Wajdi Mouawad
L’auteur et metteur en scène Wajdi Mouawad, [...]
Une belle promesse que ce monologue chatoyant écrit par Delphine Horvilleur et interprété par Johanna Nizard, qui donne la parole à Abraham, fils fictionnel du célèbre Émile Ajar, double inventé par Romain Gary. Un fils dont la parole explore et élargit la thématique de l’identité.
Audacieuse, attentive, sa pensée raconte, caracole et interroge. Elle bouscule les évidences et les certitudes, s’aventure au-delà de ce qu’on croit savoir. Femme rabbin, autrice, Delphine Horvilleur écrit pour la première fois un texte destiné à la scène, qui cherche à « nous faire penser » en s’inscrivant contre les obsessions identitaires, les enfermements, les discriminations et les assignations. Pour ce faire, elle a créé le personnage d’Abraham Ajar, fils légitime et fictionnel d’Émile Ajar, lui-même fameux double de Romain Gary, mystification qui valut à l’auteur d’être deux fois récompensé par le Prix Goncourt.
Enfant indéfinissable d’une entourloupe littéraire
Son monologue nous parle aujourd’hui « de politique et de religion, de la force de la littérature ou de la vulnérabilité de nos narcissismes ». Il nous dit qu’on n’est pas « que nous ». Ce texte, Delphine Horvilleur l’a envoyé à la comédienne Johanna Nizard, qui s’est étonné « de l’éclat et de l’irrévérence » des mots, et se plaît à donner corps à cet être intermédiaire, mouvant, indéfinissable. Enfant d’une entourloupe littéraire, il nous apostrophe du fond de son « trou juif », miroir tendu au spectateur sans lignes fixes. Avec humour, lucidité et profondeur.
Agnès Santi
du lundi au vendredi à 20h, samedi à 17h30. Tél : 01 83 75 55 70.
L’auteur et metteur en scène Wajdi Mouawad, [...]
Avec le soutien de Théâtre Ouvert, Boutaïna [...]