Ici-Bas : Fauré vu par BAUM et Sonia Bester

La création de ce projet singulier et audacieux avait clôturé le dernier festival d’Avignon dans la Cour d’honneur du Palais des Papes. Un cadre glorieux, à ciel ouvert, où un casting de stars, de Camille à Judith Chemla, de Piers Faccini à Philippe Katerine, d’Elise Caron à John Greaves, de Kyrie Kristmanson à Sandra Nkaké, et quelques autres, tentait de relever le pari imaginé par BAUM et Sonia Bester de revisiter les mélodies de Fauré dans de nouveaux arrangements. L’idée paraissait bonne mais d’emblée risquée – l’ampleur du lieu, le caractère insaisissable de ces chefs-d’œuvre sertis dans une forme initiale parfaite – et le moins que l’on puisse dire est que le coup de foudre ne fut pas au rendez-vous.

Une kyrielle d’interprètes

Un album plus tard, le projet Ici-Bas et sa kyrielle d’interprètes ont repris le chemin de scènes plus adaptées sur le plan acoustique. Reste l’ambiguïté d’un projet originel où l’on ne comprend pas vraiment l’intérêt de mobiliser un nombre aussi important d’interprètes, surtout dans des arrangements ni respectueux ni transgressifs, finalement banals, où le violoncelle occupe trop souvent, par nature, le même spectre sonore que celui des voix qu’il accompagne. Pourtant personne sur scène ne démérite (nos préférences vont à Sandra Nkaké, Elise Caron et Philippe Katerine), mais il y a des paris impossibles ou presque à relever. Avec Simon Dalmais (piano), Anne Gouverneur (violon), Maëva Le Berre (violoncelle) et Olivier Mellano (guitare, direction musicale).

Jean-Luc Caradec