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Visages de la danse 2020

Les Rendez-vous chorégraphiques de Sceaux, temps fort

Les Rendez-vous chorégraphiques de Sceaux, temps fort - Critique sortie
Crédit : Olivier Genty / Pascale Cholette Une nuée d’acrobates échappés de la compagnie XY.

Danse / temps fort

Gros plan

Publié le 26 février 2020

Point commun des quatre compagnies invitées lors du temps fort danse de la scène nationale : une technicité hors du commun, un sens du geste jusqu’au bout des muscles, dans une adéquation avec un univers artistique extrêmement léché. Un voyage en haute chorégraphie.

C’est Thierry Malandain qui ouvre ces Rendez-vous, avec sa toute dernière création pour 22 danseurs. A peine sorti d’une Marie-Antoinette où les interprètes du Ballet Biarritz ont pu s’exercer aux élans du baroque, le chorégraphe montre une nouvelle fois la maîtrise de son écriture et la force de sa troupe à travers un projet plus atemporel, voire abstrait. Et toujours dans une virtuosité puissamment mesurée, par celui qui n’a jamais eu besoin de mettre ses danseuses sur pointes pour prouver quoi que ce soit. Ici, c’est en appui sur la musique de Beethoven qu’ils trouveront l’harmonie d’une Pastorale* montée en hommage au compositeur. Du côté d’Angelin Preljocaj, on remarque que la pièce programmée fait également partie de sa veine plus conceptuelle : Gravité est en effet une exploration de la force qui nous contraint toutes et tous, que les danseurs ont toujours eu à cœur de défier dans le déséquilibre constant qu’est leur art. C’est presque un retour aux fondamentaux qui s’exerce chez le chorégraphe, engageant ses treize danseurs dans une variation lumineuse sur l’apesanteur.

Le ballet des drôles d’oiseaux d’XY

Le Ballet de Lyon fait aussi figure d’invité de marque, d’autant qu’il nous réserve un programme signé d’un des plus grands chorégraphes du siècle. Avec des danseurs arrivés au top d’une haute technicité, l’écriture de Jirí Kylián pourra déployer toute sa complexité, sa sensualité, son humanité. Il nous invite à un voyage entre Mahler, Steve Reich et Mozart. Si tout cela est déjà visible dans le duo 14’20’’, qu’il faut attraper au vol, on se régalera de l’implacable et percutante virtuosité des Falling Angels et de la Petite Mort en forme de combats amoureux. Le projet Möbius s’impose quant à lui par sa singularité. Initiée par les acrobates de haut vol de la compagnie XY, cette création engage la collaboration du chorégraphe Rachid Ouramdane. Ensemble, ils élargissent les contours du langage acrobatique et d’une écriture tendue entre la force et la suspension, osant la délicatesse dans la puissance. Le chorégraphe s’est projeté en eux comme dans une nuée d’oiseaux, pour mieux balayer l’espace de renversantes fulgurances.

 

N. Yokel

 

*Lire notre critique dans ce numéro.

A propos de l'événement

Les Rendez-vous chorégraphiques de Sceaux, temps fort


La Pastorale de Thierry Malandain, du 24 au 26 avril 2020.

Möbius, de la Cie XY avec Rachid Ouramdane, du 5 au 7 mai 2020.

Gravité, d’Angelin Preljocaj, du 15 au 17 mai 2020.

14’20’’/ Falling Angels / Petite Mort de Jirí Kylián, du 27 au 29 mai.

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