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Le Printemps de la danse arabe à l’Institut du Monde Arabe

Le Printemps de la danse arabe à l’Institut du Monde Arabe - Critique sortie Danse Paris INSTITUT DU MONDE ARABE
Crédit : Jeff Rabillon Bientôt 10 ans pour Kawa, d’Hafiz Dhaou et Aicha M’Barek

Institut du Monde Arabe / Festival

Publié le 24 février 2019

Créer à Paris le premier festival de danse arabe : c’est l’objectif revendiqué par l’Institut du Monde Arabe qui, en partenariat avec différents lieux, réunit une programmation où l’expression du corps croise différentes réflexions sous la forme de spectacles, projections, résidences…

Après un premier coup d’essai la saison dernière, le projet s’étoffe et donne à voir une diversité de propositions qu’il faut regarder de près. Pour autant, que doit-on voir de cette « danse arabe » que promeut le titre de la manifestation, dont l’analogie avec le Printemps arabe de 2011 laisse deviner un geste politique ? Le fait est qu’il est impossible de déterminer une quelconque identité de la « danse arabe » : il faut voir à quel point les artistes invités viennent d’horizons divers et tracent des parcours bien distincts. Quant aux œuvres, elles témoignent également d’une grande liberté par rapport à toute tentative d’un catalogage identitaire maladroit. Quoi de commun par exemple entre les deux tandems formés par les Tunisiens Aïcha M’Barek & Hafiz Dhaou d’une part, et les Marocains Youness Atbane & Youness Aboulakoul d’autre part ? Les premiers se sont formés et ont dansé au Sybel Ballet Théâtre avant d’arriver en France pour étudier au CNDC d’Angers. Depuis, ils vivent à Lyon et cheminent jusqu’à l’international, dans des pièces à l’écriture ciselée autour de la spirale, du bassin, pour mieux parler de l’intime et des rapports humains et sociétaux. En témoigne Kawa, pièce présentée ici, qui va fêter ses dix ans, « solo à deux » au milieu d’un répertoire allant jusqu’à la création d’une pièce pour les 28 danseurs du Ballet de Lorraine.

Spectacles et artistes en résidence

Entre performance et installation, le deuxième duo présente Les Architectes, qui combine objets et imaginaire loufoque. Il déploie une singularité qui résonne avec les parcours de Youness Atbane & Youness Aboulakoul. Atbane a mêlé danse et arts visuels tout en se formant au CCN de Montpellier et en muséologie à Nice, tandis qu’Aboulakoul a croisé aussi bien le folklore marocain que la danse hip hop, avant de devenir un interprète virtuose de grands chorégraphes comme Olivier Dubois, Christian Rizzo, Bernardo Montet… La liste des artistes à découvrir lors de ce temps fort est longue : l’ukraino-palestinien Nidal Abdo ; en hip hop les comoriens Washko et Seush ainsi que Adel el Shafey ; Selim Ben Safia, Fouad Boussouf ou Radhouane El Meddeb avec le Ballet de l’Opéra du Rhin… Au 104, la chorégraphe égyptienne Shaymaa Shoukry est en résidence pour travailler sur Fighting, et présente également Portray et Walking à l’Institut du Monde Arabe. Au CND, c’est l’école de danse de Sareyyet Ramallah qui est accueillie en résidence dans le cadre de Camping.

 

Nathalie Yokel

A propos de l'événement

Le Printemps de la danse arabe à l’Institut du Monde Arabe
du vendredi 22 mars 2019 au vendredi 28 juin 2019
INSTITUT DU MONDE ARABE
1, rue des Fossés-Saint-Bernard, Place Mohammed V, 75236 Paris Cedex 05

Tél. 01 40 51 38 38.

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