Le Musée de la Musique, un patrimoine vivant
©Légende : Théorbe et flûtes à bec exposés au Musée de la Musique de Paris. Mention : P.E. Rastoin/Cité de la musique
Légende : Théorbe et flûtes à bec exposés au Musée de la Musique de Paris. Mention : P.E. Rastoin/Cité de la musique
Publié le 10 juillet 2008
Le Musée de la Musique, un patrimoine vivant
À la Villette, des objets insolites font face à des instruments prestigieux qui attirent les plus grands interprètes.
Il aperçoit la prestigieuse collection de clavecins flamands de la famille Ruckers et s’y attarde. Spécialiste des cordes pincées au Musée de la musique, le conservateur Joël Dugot savoure : « Nous en avons un très beau panel », dit-il avant de nous montrer « deux des objets les plus abracadabrantesques du musée : des clavecins de voyage pliants. Puisque nous avons la chance d’en avoir une paire, l’un est exposé ouvert, l’autre plié ! » Çà et là, l’imagination folle des artisans de la période baroque surgit. Et soudain l’envie nous prend de nous initier à la pochette, « un violon à mettre dans la poche, qu’on fabriquait jusqu’à la fin du XVIIIe siècle », explique le conservateur. La collection regorge en outre d’instruments d’une valeur musicale exceptionnelle : un clavecin de Johannes Couchet (1652), un violoncelle de Mattea Goffriller (1710), une guitare de Jean-Baptiste Voboam (1708) et bien d’autres encore se disputent le statut d’instrument le plus illustre. Déambulant dans le parcours sonore du musée, le visiteur ébahi est cependant troublé par une interrogation dérangeante : pourquoi ces instruments ne sont-ils pas joués ‘ « Il n’y a pas du tout de prêts aux musiciens. Il est essentiel que nous préservions les instruments, explique Joël Dugot. Le principe du musée est de récupérer des échantillons : il y a ici cinq stradivarius, mais il y en a 600 dehors. Par contre, tout comme les facteurs et les luthiers, les musiciens sont les bienvenus au musée. » La Cité de la musique offre en effet la possibilité aux artisans et interprètes d’approcher de très près les instruments. Ainsi peut-on les entendre lors de concerts – à la Villette uniquement – ou sur de nombreux enregistrements. Christophe Rousset et Gustav Leonhardt font partie des chanceux qui ont pu contribuer à faire vivre ce patrimoine exceptionnel.
A. Helmbacher