La 7e Quinzaine de la Danse se déploie à Mulhouse
La septième édition de La Quinzaine de la [...]
La danse retrouve son rythme de croisière à Vanves avec trois semaines de festival, et une plus grande amplitude de diffusion avec le développement de représentations en temps scolaire.
Dès la soirée d’ouverture, le festival sait jouer sur nos émotions, entre ironie et décalage grotesque, sérieux et distance documentaire. On se surprendra en effet à se passionner pour l’histoire du fameux et sans nul doute excellentissime Ballet National Folklorique du Luxembourg, alors même que nous saluons la vitalité de la danse contemporaine de ce pays. Mais faire la connaissance du Great Chevalier et de sa « Danse du Pigeon » vaut le détour, tant qu’elle se déroule sous la haute complicité de la chorégraphe Simone Mousset ! Elle partage l’affiche avec la nouvelle pièce de la Suisse Marion Zurbach qui, avec Les Héritier.x, s’intéresse à l’Orchésographie de Thoinot Arbeau, véritable manuel de danses du XVIe siècle. La suite de la programmation du festival se promène de soirées composées en fils rouges transversaux. Au Générateur, deux solos se rencontrent, détenteurs de gestes révélateurs : Pol Jimenez entre boléro et flamenco pour un Faune ritualisé vers une pratique contemporaine, et Andrea Givanovitch qui revisite gestes et postures liés aux identités queer dans un corps porteur de révoltes.
Les corps porteurs de récits politiques
Au lycée Dardenne de Vanves, Betty Tchomanga donne une de ses Histoire(s) Décoloniale(s), cette fois autour de Folly Romain Azaman, danseur et musicien béninois. Comme un portrait, le solo fait œuvre de re-surgissement de croyances et de pratiques issues du vaudou, ainsi que des rythmes et des danses qui habitent ce corps et son vécu. Ensuite à Panopée, c’est au tour du norvégien-jamaïcain Harald Beharie de poser son corps et sa voix sur les mythes du corps noir, sous l’angle des identités queer. Son Batty Bwoy a remporté en 2023 le prix Hedda de la « meilleure production de danse ». Côté créations, on s’arrêtera d’urgence sur Mother Tongue de Lucia Garcia Pullés, un formidable voyage entre mémoire personnelle et dépersonnalisation de la voix, ou sur La demande d’asile, duo de Nicolas Barry entre danse et théâtre avec Sophie Billon et Nangaline Gomis, ou encore sur Chansons mouillées de Nina Santes, un projet hybride entre concert, conférence et performance, en forme de retrouvailles avec ses propres ratés. La dernière de la série est orchestrée par Aloun Marchal ou plutôt son avatar, comme une véritable soirée électro qui déconstruit l’image du DJ immobile. Il laissera place en soirée de clôture à un véritable DJ set, proposé par Konstantinos Rizos et Nefeli Asteriou.
Nathalie Yokel
Tél : 01 41 33 93 70. www.theatre-vanves.fr
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