Secret (temps 2) de Johann Le Guillerm
À La Villette, Johann Le Guillerm présente [...]
Créé au Grand T à Nantes, le 24 septembre dernier, Le Bruit des Loups d’Etienne Saglio part en tournée sur les routes de France et de Belgique. Une fantasmagorie théâtrale pour tous publics à partir de 8 ans qui réveille les parts d’ombre et de mystère sommeillant en nous.
Tout débute au sein d’un intérieur dépouillé, espace de vie sans la moindre fantaisie. Au sol, un vaste carrelage en damier noir et blanc. Et en fond de scène, une porte étroite qui donne sur un placard aux étagères vides. Seuls deux plantes et un homme (Etienne Saglio) agrémentent de leur présence l’austérité de cet endroit que l’on aurait pu croire imperturbable, mais que l’on voit se laisser envahir par les souffles de l’improbable et de l’onirisme. Deux ou trois feuilles de ficus qui se multiplient pour en former des dizaines. Un balai qui reste debout, droit comme un i, alors que la main qui jusque-là le maniait le laisse sans appui. Un placard dont le fond disparaît pour ouvrir sur un bois, lieu sombre et mystérieux habité par un loup, une hermine, un écureuil, un renard, une plante anthropomorphe, un homme à l’allure de géant (Guillaume Delaunay, en alternance avec Brahim Takioullah), un enfant (Bastien Lambert)…
Une scénographie grandiose de Benjamin Gabrié
Dans une scénographie grandiose signée Benjamin Gabrié, Le Bruit des Loups place face à face souvenirs fantasmagoriques de l’enfance et appesantissements d’un monde présent qui cherche à se sauver par le rêve. D’une virtuosité et d’une technicité sans faille, la nouvelle création du magicien Etienne Saglio déploie des tableaux d’une force visuelle rare. Apparitions facétieuses et insolites, perspectives poétiques, climats mélancoliques : on entre au sein de cet univers de l’intime et de l’introspection comme au sein de la plus étrange des fables. Et si l’on aurait aimé que certaines scènes prennent davantage de poids en affirmant des lignes dramaturgiques plus précises, cette escapade au plus obscur de la nature et de la conscience humaine n’en reste pas moins une très belle réussite. Car en élargissant de la sorte les cadres du réel et du possible, Le Bruit des Loups nous amène à retrouver nos émerveillements d’enfants. Des émerveillements qui rejoignent les visions solitaires et persistantes de nos anciennes inquiétudes.
Manuel Piolat Soleymat
En tournée les 1er et 2 octobre 2019 au Grand R à La Roche-sur-Yon, le 5 octobre au Centre culturel Jacques-Duhamel de Vitré, les 16 et 17 octobre à La Maison à Nevers, les 5 et 6 novembre à La Coursive à La Rochelle, les 15 et 16 novembre au Carré à Château-Gontier, du 5 au 11 décembre au Théâtre de la Cité à Toulouse, les 15 et 16 janvier 2020 au Mars – Mons arts de la scène, les 23 et 24 janvier à La Faïencerie à Creil, du 28 au 31 janvier aux Quinconces au Mans, les 6 et 7 mars au Grand Théâtre d’Aix-en-Provence, du 12 au 14 mars à Hérouville-Saint-Clair dans le cadre de SPRING, du 25 au 28 mars au Théâtre National de Bretagne, du 22 avril au 10 mai au Théâtre du Rond-Point à Paris. Spectacle vu le 24 septembre 2019 au Grand T – Théâtre de Loire-Atlantique. Durée de la représentation : 1h.
À La Villette, Johann Le Guillerm présente [...]