La dernière saison
Le mythique Cirque Plume présente cet automne [...]
Membre fondateur du Collectif La Bascule, impliqué dans de nombreux projets portés par d’autres artistes et créateur du Galaktik Ensemble, Karim Messaoudi se lance avec le groupe Kurz Davor dans une nouvelle aventure. Entre cirque et science-fiction.
« Acte I Redevenir un Homme est né à l’occasion du festival Utopistes porté par la compagnie MPTA de Mathurin Bolze, avec qui j’ai créé le spectacle Barons perchés et repris Fenêtres. Un espace et un temps de recherche ont été mis à ma disposition pour présenter une carte blanche, ou encore un essai de cirque. Mais dès les premiers instants, le spectacle s’est écrit à plusieurs. J’ai commencé à chercher un point de départ avec mon ami Thomas Dubot. Nous avons exploré différentes idées scéniques et installations scénographiques, dont un tapis gonflable permettant un rapport au sol différent. Et donc une autre acrobatie. Sont ensuite arrivés Fanny Alvarez, Jean Dousteyssier et Sami Dubot, avec qui je partage aussi une longue amitié et une grande estime. Comme je l’ai fait avec le Galaktik Ensemble, nous avons construit à travers des improvisations une écriture collective et commune qui nécessite une lucidité de chaque instant quant à la visée de notre force motrice. Une acrobatie qui agit comme un rouage à part entière de la dramaturgie.
Le cirque à la marge
Pour tenter de renouveler les codes du cirque, nous avons emprunté des références à la science-fiction. Alain Damasio dit écrire de la science-fiction car c’est pour lui le style littéraire le plus libre ; je pourrais le paraphraser en affirmant faire du cirque parce que je considère cet art comme le plus libre de tous. Acte I Redevenir un Homme, c’est l’histoire d’un homme qui se réveille dans un lieu inconnu, et à qui on annonce qu’une remise en état, une réinitialisation de son être est prévue. Une sorte de Frankenstein, un fou, un exilé, un hors-la-loi ? La question reste ouverte. Nous nous sommes beaucoup inspirés de l’univers des hôpitaux psychiatriques, notamment du film 12 jours de Raymond Depardon, et avons questionné le rapport que la société contemporaine entretien avec les « fous ». Avec les êtres cassés que la société tente de « renormer ». Ce qui n’est pas sans évoquer la figure de l’artiste, dont on attend à la fois qu’il transgresse et qu’il ne déborde pas de son rôle. »
Propos recueillis par Anaïs Heluin
à 19h30. Tel : 01 56 08 33 88. www.lemonfort.fr
Le mythique Cirque Plume présente cet automne [...]