Hippolyte de Magali Mougel, mis en scène par Catherine Javaloyes
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Avignon / 2019 - Entretien / Mariama Sylla
India, Melvil, Angelo et Charles se tournent autour pendant que le temps tourne autour d’eux : Fabrice Melquiot emprunte à la mythologie pour ce spectacle dont Mariama Sylla crée la mise en scène à Avignon. A partir de 9 ans.
Quelle est la genèse de ce projet ? quelle est l’histoire de votre collaboration avec Fabrice Melquiot ?
Mariama Sylla : Fabrice Melquiot est arrivé en 2012 à la direction du théâtre Am Stram Gram de Genève. Je l’ai d’abord rencontré en tant que comédienne. Puis nous avons développé ensemble un parcours artistique en nous retrouvant dans que nous cherchons au théâtre. Il y a deux ans, je lui ai demandé un texte sur l’abandon, la perte, le manque. Il est parti du thème du super-héros dont le don vient d’une perte ou d’un manque. La figure d’Hercule s’est imposée : à partir de là, nous avons discuté des enjeux du texte.
Que raconte la pièce ?
M.S. : L’histoire est complexe et plonge dans les méandres de la mémoire, selon une dramaturgie non-linéaire. India a perdu sa mère qui lui racontait l’histoire d’Hercule. Trois garçons sont amoureux d’elle. Elle leur fait passer des épreuves semblables aux douze travaux. La pièce s’ouvre sur les quatre personnages qui se revoient, enfants et adolescents, dans l’espace de leurs souvenirs. Il n’y a pas de flash-back : on est au présent et on raconte des souvenirs qu’on revit. J’avais grand désir de travailler sur le présent au plateau, en réfléchissant à la manière dont l’acteur peut donner l’impression qu’il imagine la suite de l’histoire à chaque mot. La pièce permet cela, la mise en scène le renforce, notamment grâce à l’environnement sonore et à la lumière.
Que dit-elle aux enfants ? Que dit-elle aux adultes ?
M.S. : Elle dit la même chose aux deux : de chaque perte, il faut réussir à faire une force. Cela dit, la force de l’écriture de Fabrice Melquiot réside dans le fait que chacun s’y retrouve différemment. Tout le monde ne reçoit pas le spectacle au même endroit. J’aimerais que les adultes soient touchés dans leur propre mémoire, que cela touche l’âme de l’enfant qui demeure en eux, et qu’ils se demandent ce qu’ils n’ont pas encore fait de ce qu’ils auraient voulu faire de leur vie. Aux enfants, le texte parle de la puissance de l’imagination et, comme toujours chez Fabrice Melquiot, on ne peut pas plus résumer sa pièce à un thème qu’on ne peut réduire la vie à un thème. Fabrice Melquiot dit qu’il écrit à partir de l’enfance. J’adopte la même démarche.
Propos recueillis par Catherine Robert
à 10h10 ; relâche les 10, 17 et 24 juillet. Tél. : 04 90 89 82 63. A partir de 9 ans.
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