Les Merveilles, mise en scène Robert Bouvier
Cette nouvelle création du metteur en scène, [...]
Le directeur du CDN de Tours, Jacques Vincey, se saisit de l’un des textes dramatiques contemporains les plus vertigineux. Dans cette pièce fondamentalement et formellement transgressive, le metteur en scène reconnaît de formidables opportunités.
La pièce, qui saborde les codes de la représentation, constitue un vrai défi pour qui souhaite la mettre en scène. Est-ce pour cette raison même que vous l’avez choisie ?
Jacques Vincey : Plus que nous ne le choisissons, un texte nous « arrive ». En l’occurrence, il m’a été apporté par Mathilde Delahaye, notre artiste associée. Nous cherchions des textes à proposer aux jeunes comédiens qui postulaient pour rejoindre le dispositif d’insertion professionnelle que nous avons mis en place, permettant à cinq comédiens issus des écoles nationales et des conservatoires de la Région de bénéficier de notre accompagnement sur deux saisons. J’ai trouvé l’extrait qu’elle avait choisi extraordinaire en ce qu’il permettait effectivement de révéler des acteurs. Et pas seulement. J’ai lu l’œuvre en entier. J’ai eu un choc. De l’ordre d’une révélation. C’est un brûlot esthétique – et politique – flamboyant.
Dans votre note d’intention vous qualifiez la pièce de « rituel dionysiaque ». Pouvez-vous nous préciser ce que vous entendez par là ?
J.-V : La pièce met à nu dans une impudence festive, avec férocité, les personnages que nous composons sur « le grand théâtre du monde ». C’est une bombe à fragmentation qui pulvérise nos conditionnements sociaux, affectifs, sexuels… Dans sa forme, elle tient d’un exorcisme verbal sauvage. Les règles – y compris grammaticales – explosent par saturation. La logorrhée pousse les acteurs au-delà de leurs limites pour atteindre ce point où en sortant d’eux-mêmes, ils découvrent qu’ils sont plus qu’eux-mêmes. Un peu comme des athlètes. Elle met également les spectateurs comme en état d’hypnose, n’ayant d’autre choix que de tendre l’oreille. Quelque chose se joue de l’ordre d’une cérémonie théâtrale formidablement transgressive. Et joyeuse. Extrêmement joyeuse. Ce qui n’est pas négligeable par les temps qui courent.
Vous avez souhaité agréger les compétences d’une performeuse et chanteuse, Vanasay Khamphommala, et d’un chorégraphe, Thomas Lebrun. Pourquoi ?
J.-V : Dans ce flot de mots, il m’a semblé absolument nécessaire de dessiner des lignes de fuite comme des trouées qui permettent de voir le ciel bleu à travers les nuages, de signaler et de signifier la beauté « pure » visée par le texte dans sa cruauté jubilatoire. Et après la période que nous venons de traverser, il me paraissait essentiel d’offrir à de jeunes comédiens – huit en l’occurrence – la possibilité de monter sur le plateau. Il m’a paru également intéressant, à de nombreux égards, de penser les décors et les costumes dans l’optique du recyclage. Nous avons puisé dans le vivier des créations passées en déployant des trésors d’imagination. Une espèce de nouvelle grammaire scénographique et vestimentaire que la pièce appelait d’elle-même.
Propos recueillis par Marie-Emmanuelle Dulous de Méritens
Le mardi 9, les mercredis 3 et 10, les vendredis 5 et 12 à 20h, le lundi 8, les jeudis 4 et 11 à 19h, les samedis 6 et 13 à 16h. Durée estimée : 2h. Tél : 02 47 64 50 50
Cette nouvelle création du metteur en scène, [...]
Pauline Bayle adapte et met en scène la [...]
Julie Deliquet crée, à Saint-Denis, son [...]