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C’est en août 2020, quelques semaines après la disparition de Gisèle Halimi (le 28 juillet de la même année, à l’âge de 93 ans), qu’a paru Une farouche liberté aux Editions Grasset. Cosigné par la journaliste Annick Cojean, ce livre d’entretiens traverse l’existence de la célèbre avocate et militante féministe en faisant ressortir l’ardeur indéfectible, nécessaire, de ses luttes et de ses engagements. « Il me semble fondamental d’honorer nos résistants, nos résistantes », déclare la comédienne Philippine Pierre-Brossolette. C’est elle qui est à l’origine du projet d’adaptation au théâtre de cet ouvrage, projet mis en scène à La Scala Paris en 2022 et repris aujourd’hui à l’occasion du Festival d’Avignon. Elles sont deux, devant ou parmi les publics, à s’emparer des mots de Gisèle Halimi pour leur redonner vie, pour les perpétuer. La parole passe de l’une à l’autre. Sans souci de personnage. Gisèle Halimi, une farouche liberté suit la voie d’un théâtre-récit qui amène les deux interprètes à dire, à transmettre au lieu de composer ou d’imiter.
Un mémorandum théâtral pour le devoir de révolte
Il n’est en effet pas question, ici, d’incarner de façon naturaliste celle qui prit fait et cause pour tant de femmes et d’hommes bafoués dans leurs droits. Il s’agit plutôt de faire surgir la force toujours vivante, tellement contemporaine, des combats que mena Gisèle Halimi au long de son existence, des idées humanistes qu’elle a défendues jusqu’à sa mort. Droit des peuples colonisés à disposer d’eux-mêmes. Refus de la torture. Droit des femmes à se réapproprier leur corps en ayant la possibilité d’avorter librement. Lutte pour la criminalisation du viol. Engagement en faveur du principe de parité en politique. Les sujets se succèdent et une hauteur de vue s’impose. La façon dont les deux actrices servent la pensée de Gisèle Halimi nous transporte au-delà de l’efficacité théâtrale. Plutôt que de donner lieu à une performance, elles posent un acte. Un acte simple, franc, important, qui se nourrit de leurs deux présences complémentaires.
Manuel Piolat Soleymat
à 17h20, relâche les 7, 14 et 21 juillet.
Tel : 04 65 00 00 90.
Durée : 1h40.
Spectacle vu à La Scala Paris.
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