NATHALIE STUTZMANN
La grande contralto chante et dirige Bach [...]
Cette jeune compagnie fait ses premiers pas sur une scène parisienne en prenant le risque judicieux de réinstaller le répertoire de l’opéra comique « à la française » hors des murs et codes traditionnels du lyrique.
La jeune compagnie des Frivolités Parisiennes ose le décalage en plantant le décor d’un opéra-comique célèbre d’Auber, L’Ambassadrice, créé à Favart en 1836, sur la scène de l’Alhambra, plus familière des concerts de chanson ou de musiques du monde que du répertoire lyrique, fût-il léger. « La compagnie s’inscrit dans ce mouvement d’artistes qui souhaitent balayer les discours clamant que le divertissement et les plaisirs sont le cadet des soucis d’une société moderne. Nous défendons l’idée que ce genre musical fait partie intégrante du patrimoine parisien » expliquent Mathieu Franot et Benjamin El Arbi. Pour mener à bien leur premier grand projet, ils confient la mise en scène à Charlotte Loriot, spécialiste de l’interprétation lyrique au XIXe siècle pour qui « ressusciter L’Ambassadrice, c’est d’abord réinventer une adéquation du verbe, de la musique et du geste » dans une approche historisante, et mobilisent une magnifique distribution de jeunes chanteurs encadrée en particulier par Magali Léger et Jean-François Novelli. Ces deux grandes voix françaises incarnent respectivement les personnages d’Henriette, jeune cantatrice « enlevée » par l’Ambassadeur de Prusse, et Bénédict, le jeune ténor amoureux éconduit dont la volage chanteuse ne tardera pas à se souvenir, au fil de péripéties d’un ouvrage délectable. Avec aussi Hélène Perraguin, Christophe Crapez, Estelle Lefort, Guillaume Paire, Dorothée Thivet, l’Orchestre des Frivolités Parisiennes et Mathieu Romano (direction musicale). De l’opéra sans aller à l‘opéra…
Jean-Luc Caradec
La grande contralto chante et dirige Bach [...]