Roberto Fonseca, tête d’affiche
Roberto Fonseca sera la tête d’affiche de [...]
Focus -322-Le festival Tempo Latino fête ses 30 ans, des racines aux ramifications transnationales
En fédérant les énergies, Éric Duffau a été à l’initiative de Tempo Latino, dont l’ambitieuse et visionnaire programmation met l’accent sur toutes les tendances. À l’image de deux emblématiques Cubains : Compay Segundo s’y produisit avant le grand revival et Cimafunk y passa avant d’être célébré dans le monde entier. État des lieux avec son fondateur.
Plus de trente ans après la première édition, le festival a cru et embelli. Comment regardez-vous toute cette histoire : un pari fou devenu réalité ?
Éric Duffau : Étant tromboniste amateur et adepte des percussions, j’avais monté une bodega avec des amis lors de la féria. Puis en prospectant dans les festivals alentours, j’ai remarqué que la musique latine n’était pas très présente. C’est ainsi que la première édition a réuni sur deux jours Fatal Mambo, Mambomania avec un certain Yuri Bedoya, bientôt connu sous le nom de Buenaventura, et Alfredo Rodriguez. Ce fut un succès suffisant pour recommencer. Il s’est vite agi de créer un festival dédié à la musique afro-cubaine et latine, de ses racines – L’Afrique – à ses diverses influences – l’Amérique centrale comme la Caraïbe, l’Amérique du Nord, l’Europe, et même l’Asie. Et puis, à chaque édition, on s’est toujours demandé : va-t-on y arriver ?
La présence des femmes semble renforcée. Est-ce un choix ?
E.D. : Nos programmations sont toujours des choix revendiqués. Oui des femmes mais surtout des artistes, incontournables et talentueuses. Chrystelle (chanteuse de Pacific Mambo Orchestra) sera la marraine de cette vingt-neuvième édition. On se connait depuis plusieurs années : avant de s’installer à San Francisco, elle s’était produite au chant avec des groupes du Off lors de précédentes éditions puis le temps a passé… Ce sont de belles retrouvailles. Chrystelle m’a parlé de sa Bretagne natale, de sa famille (Antilles, Réunion), de son installation à San Francisco…. Son parcours artistique est pour moi un exemple de courage, de ténacité et de travail. Quant à Maïté Hontelé, je l’ai surtout connue comme trompettiste avec des formations cubaines et surtout colombiennes. J’ai suivi son parcours, son retour à Amsterdam, sa direction artistique du NJJO depuis deux ans. Je l’ai contactée et elle sera là à la direction et comme lead trompette pour la soirée Total Mambo Tempo puis à l’église le dimanche après-midi en duo avec le magnifique pianiste Ramón Valle.
Comme toujours, votre programmation choisit de donner une vision large de la musique « latine ». Comment l’avez-vous conçue ?
E.D. : En principe j’essaie de « placer » des balises Repères, c’est-à-dire des artistes et formations que je souhaite présenter depuis longtemps et que je place en priorité pour installer les premières « couleurs » musicales, à l’image de Roberto Fonseca. Ensuite se joignent à cette « couche » de fond, d’autres propositions, comme le Pacific Mambo Orchestra, à qui j’avais promis en 2022, que l’on se reverrait très vite pour un Spécial Mambo à Tempo, ou la 33, dont j’attendais qu’ils renouvellent un peu leur répertoire et qu’ils proposent un nouvel album. Puis je cherche ce qui pourrait s’associer à notre palette musicale pour donner du sens à chaque soirée. Le tout avec beaucoup de doutes, d’insomnies et d’inquiétudes stimulantes. Et enfin vient le moment tant espéré, fin juillet, comme toujours depuis 1994 !
Propos recueillis par Jacques Denis
Tél : 05 62 06 56 66.
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